Une bataille qui a opposé le groupe rebelle M23 aux FARDC, à la SADC, aux FDLR, aux Wazalendo et à des mercenaires, et qui a duré deux jours, s’est achevée le 27 janvier lorsque le groupe rebelle a pris le contrôle de la ville.
Depuis, l’aéroport de Goma est hors d’usage, ses abords maculés de sang, tandis que de nombreux soldats ont dû se replier.
Les débris d’équipements militaires incendiés — canons, avions, uniformes — jonchent le sol, tout comme grenades et autres engins explosifs autour de la piste d’atterrissage.
Un corps, supposé appartenir à un soldat de la SADC, a été retrouvé, malgré un démenti officiel.
Lors des combats, les soldats congolais ont tiré en direction du Rwanda. Malgré l’interception des projectiles par la défense de la RDF, 16 civils ont perdu la vie et plus de 60 ont été blessés. Les chars utilisés par les FARDC pour ces tirs sont toujours présents sur place.
Quel avenir pour l’aéroport de Goma ?
Depuis la prise de Goma par le M23, des pressions se font sentir pour rouvrir l’aéroport. Toutefois, le groupe rebelle souligne la nécessité d’une reconstruction complète, les infrastructures étant sévèrement endommagées.
« Nous avons mené des consultations avec la SADC, comme vous avez pu le suivre lors des discussions précédant le retrait des troupes de la SADC de Goma. » a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23.
« Nous avons convenu de coopérer avec la SADC pour réhabiliter cet aéroport. C’est ce chantier qui mobilise actuellement nos efforts. Comme vous pouvez le constater, il reste beaucoup à faire : il faut repartir de zéro, rien dans cet aéroport ne peut servir de base pour une reprise rapide des activités. »
Kanyuka a précisé qu’aucune date précise n’a été fixée pour le lancement des travaux, mais qu’une équipe dédiée est déjà mobilisée pour en assurer la préparation.
Deux armes à feu en moyenne par habitant
Goma, ville de plus de deux millions d’habitants, est marquée par des conflits prolongés qui ont poussé de nombreux civils à s’armer.
La situation s’est aggravée lorsque les forces FARDC en retraite ont abandonné leurs armes, rapidement récupérées par la population.
Le M23 estime qu’en moyenne chaque habitant possède au moins deux armes. Des campagnes de désarmement sont actuellement menées pour restaurer la sécurité.
« Nous conduisons un programme de désarmement des civils. Comme vous le savez, Tshisekedi a laissé un grand nombre d’armes dans la ville, soit environ deux par habitant. Ces armes sont disséminées partout. » a declaré Kanyuka.
Les banques, un défi majeur
L’un des principaux problèmes auxquels font face les habitants de Goma concerne les banques. Depuis que le M23 a pris le contrôle de la ville, le gouvernement de Kinshasa a fermé toutes les agences, qui demeurent aujourd’hui inactives.
Selon les témoignages, les salariés perçoivent toujours leurs salaires versés sur leurs comptes bancaires, qu’ils retirent ensuite via leur téléphone grâce à des services numériques encore fonctionnels.
En revanche, les personnes ne disposant pas de ces solutions doivent traverser la frontière rwandaise pour accéder à leur argent.
Quatre mois après la prise de contrôle par le M23, la vie à Goma a changé : la ville est calme, propre, et la circulation s’est intensifiée dans tous les quartiers.
Cela permet aux commerçants et aux travailleurs de poursuivre leurs activités sans entrave, si bien qu’aujourd’hui, dans des quartiers comme Birere et ailleurs, la vie semble avoir retrouvé son cours normal.
« Tshisekedi a fermé toutes les banques, qui ne fonctionnent plus, et a confisqué l’argent des habitants du Nord et du Sud-Kivu. Cet argent appartient aux citoyens, ce n’est ni celui du M23 ni celui de l’AFDC. Par cet acte, Tshisekedi a commis un crime contre l’humanité. » a insisté Kanyuka.
« Nous œuvrons néanmoins à la réouverture des banques. Nous avons lancé le CADECO afin que la population puisse accéder à ses fonds et que l’économie reprenne son souffle. »
Lawrence Kanyuka assure également qu’aucune banque n’a été pillée depuis l’arrivée du M23 à Goma, et que les fonds des habitants sont soigneusement préservés.
Parmi les autres éléments visibles à l’aéroport de Goma figurent les bases des forces de la SADC. Des véhicules chargés de matériel, observés sur place, patientaient calmement en file d’attente pour obtenir l’autorisation de décoller. Selon les informations, ces rotations auraient lieu au moins trois fois par semaine.
Parmi les biens que les forces de la SADC ne sont pas autorisées à retirer de la RDC figurent le matériel des FARDC ainsi que les pierres précieuses.























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