Cette milice, composée de membres de la communauté Lendu et régulièrement accusée de massacres et de violences ethniques dans la province de l’Ituri, a exprimé ses regrets pour une attaque récente contre les troupes ougandaises, survenue en mars dernier dans la région de Fataki, dans le territoire de Djugu.
L’embuscade avait coûté la vie à un haut gradé ougandais, le colonel David Byaruhanga, et provoqué une riposte musclée des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), qui ont déclaré avoir éliminé plus de 240 combattants en représailles.
« Nous avons été induits en erreur par des acteurs malintentionnés, qui nous ont poussés à rejeter la présence des UPDF à Fataki », a affirmé Dunji Kulukpa Etienne, vice-président de la communauté Lendu dans l’est de la RDC, qui dirigeait la délégation du CODECO.
« Nous déplorons profondément les événements survenus et réaffirmons que les communautés Lendu, Bahema et Balega n’ont aucun différend avec l’Ouganda ni avec ses forces armées. »
La délégation, composée de responsables politiques et militaires du CODECO, a été reçue en Ouganda par le commandant des forces terrestres, le lieutenant-général Kayanja Muhanga, et le général major Felix Busizoori, de la 4ᵉ division d’infanterie, avant de s’entretenir avec le général Muhoozi.
Cette rencontre survient dans un climat de vive préoccupation face à la prolifération des groupes armés dans l’une des régions les plus instables du continent africain. Déployées dans l’est de la RDC depuis 2021 dans le cadre de l’opération Shujaa, les forces ougandaises ont élargi le champ de leurs opérations : au-delà de leur lutte contre les Forces démocratiques alliées (ADF), elles ciblent désormais d’autres milices, dont le CODECO, en réponse à la recrudescence des attaques contre les populations civiles.
« L’Ouganda a toujours été un partenaire déterminé en faveur de la paix et de la stabilité dans l’est de la RDC », a déclaré le général Muhoozi lors de la rencontre. « Nous appelons l’ensemble des groupes armés à renoncer à la violence et à coopérer avec nous pour garantir la sécurité des civils. »
En signe de bonne volonté, les UPDF ont proposé d’offrir un traitement médical gratuit aux combattants blessés du CODECO dans leurs structures militaires — une initiative que les dirigeants rebelles auraient accueillie favorablement.
Le CODECO, acronyme de "Coopérative pour le développement du Congo", demeure l’un des groupes armés les plus redoutés et violents de la province de l’Ituri. Il est notamment accusé de s’en prendre systématiquement à la communauté Hema et de compromettre les efforts de réconciliation locaux. Si les excuses adressées à l’Ouganda laissent entrevoir une possible évolution dans l’attitude du mouvement, les analystes demeurent réservés, rappelant la tendance chronique du groupe à la fragmentation et l’instabilité de sa direction.
Il reste incertain que cette rencontre débouche sur une coopération durable ou ne soit qu’une trêve passagère. Néanmoins, l’échange d’Entebbe constitue un rare événement diplomatique dans une région désespérément en quête de stabilité.



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