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Le Collectif d’Avocats des Victimes réagit à la réactivation des enquêtes de la CPI sur les crimes en RDC

Redigé par Bazikarev
Le 29 octobre 2024 à 05:58

Le Collectif des avocats en charge de la défense des victimes de discours de haine, de crimes contre l’humanité et de génocide en République Démocratique du Congo (RDC) a salué la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de rouvrir les enquêtes sur les violences perpétrées dans le Nord-Kivu depuis 2022. Dans une lettre adressée au Procureur Karim A.A. Khan, Me Bernard Maingain, avocat au barreau de Bruxelles et représentant du collectif, a exprimé une satisfaction face à cette initiative tant attendue.

« Nous nous réjouissons de voir la CPI répondre aux attentes de justice des victimes en RDC. Ces enquêtes sont indispensables pour endiguer l’impunité de crimes de masse qui continuent de hanter les provinces de l’est du pays », a déclaré Me Maingain, en rappelant la nécessité de traiter toutes les communautés victimes avec équité.

En effet, le collectif exprime des réserves sur l’absence de mesures concernant les violences subies par les communautés Hema en Ituri et Banyamulenge au Sud-Kivu, appelant à une justice inclusive et à une couverture élargie des enquêtes.

« Il n’y a aucune raison de créer des discriminations entre les victimes. Toutes les situations doivent être traitées sur un pied d’égalité, sans exclure les victimes Hema et Banyamulenge », a insisté le collectif dans sa lettre au procureur de la CPI.

Pour ces avocats, une telle impartialité est essentielle pour éviter toute impression de justice qui pourrait être perçue comme influencée par certaines autorités congolaises.

Le collectif a ainsi demandé une audience avec le Procureur Khan pour examiner les modalités d’une collaboration ouverte avec l’équipe d’enquête de la CPI.

La réactivation des enquêtes par la CPI s’inscrit dans un contexte de violence prolongée dans les provinces de l’est de la RDC, où des groupes armés, et parfois des forces militaires locales, se sont livrés à des actes de violence contre des civils depuis plus de deux décennies.

Depuis 2002, la CPI intervient en RDC, avec un premier renvoi par les autorités congolaises en 2004 portant sur des crimes à travers tout le pays.

En mai 2023, un second renvoi a été fait, cette fois spécifiquement pour les violences au Nord-Kivu qui se sont intensifiées à partir de 2022.

En réponse à cette nouvelle étape de collaboration avec la CPI, Karim Khan a souligné l’importance d’une approche globale pour garantir la justice sans parti pris, en examinant la responsabilité de toutes les parties impliquées, qu’elles appartiennent aux forces armées ou aux groupes armés.

« Mon Bureau examinera la responsabilité de tous ceux qui ont commis des crimes relevant du Statut de Rome, sans distinction », a-t-il affirmé, tout en réaffirmant l’engagement de la CPI à respecter le principe de complémentarité avec les juridictions nationales de la RDC.

Pour le collectif des avocats, l’ouverture de ces enquêtes représente une avancée cruciale, mais le chemin vers une justice véritable reste semé d’embûches.


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