Pour moi, ce moment est survenu le 10 décembre 2025, non pas grâce à un archiviste ni à un mémo déclassifié, mais par le biais d’un simple message sur X écrit par Jean-François Le Drian, auteur français, théoricien du complot et disciple dévoué de l’underground intellectuel du Hutu Power.
Pendant des années, je l’avais considéré comme un simple bruit numérique, le bourdonnement de la chambre d’écho d’extrême droite. Ses écrits présentaient la maladresse synthétique d’un bot, l’irritabilité prévisible d’un homme allergique aux faits, et l’odeur indéniable d’une idéologie machetocratique : une vision du monde où la logique est remplacée par la lame, et où les mots aspirent avec impatience à devenir des épées.
Mais son message du 10 décembre, adressé avec emphase au président des États-Unis, fut un jackpot. Une illumination soudaine. Un cadeau pour quiconque étudie le discours génocidaire. Car en moins d’une page, Le Drian a exposé, sans le vouloir, toute l’architecture de la négation : la fabrication de mythes, la manipulation, la sollicitation émotionnelle et l’obsession pathologique de renverser le rapport entre bourreaux et victimes.
C’est ici que l’analyse du discours devient indispensable. Il s’agissait de la substance de la propagande génocidaire condensée dans sa forme la plus brute. Comme le rappelle Ruth Wodak, grande spécialiste du domaine : « Le langage de la négation et de la manipulation ne se contente pas de déformer la réalité ; il cherche à la remplacer » (Wodak, 2001, The Discourse of Politics in Action : Politics as Usual).
C’est exactement le jeu auquel Le Drian joue. Son texte n’est pas simplement maladroit : c’est une tentative de substitution de la réalité.
Attaque verbale surprise
Le Drian ouvre son message avec un faux sérieux : « Objet : Demande de déclassification de documents prouvant l’implication de Paul Kagame dans l’assassinat du président Juvénal Habyarimana et appel à des mesures fermes contre sa conduite. »
À première vue, on s’attend à un éclaircissement détaillé sur une affaire apparemment sérieuse. Mais au contraire, Le Drian orchestre une embuscade linguistique : il instrumentalise la ligne d’objet pour activer la justification centrale utilisée par les génocidaires depuis 1994, à savoir que le génocide contre les Tutsi aurait été une « réaction spontanée » à un crash d’avion soi-disant provoqué par le FPR.
Le Drian a fait des choix lexicaux pour donner à l’introduction de son message une apparence neutre, mais ces choix sont calculés pour galvaniser les représentations mentales partagées des négationnistes et des idéologues.
La ligne d’objet de Le Drian est un signal codé destiné à ses pairs négationnistes. Elle révèle le cadre narratif, indépendamment des faits réels. Et pourtant, avant même que l’on puisse examiner sa revendication, il bascule dans un tout autre registre : la chute d’Uvira aux mains de l’AFC/M23 le 9 décembre, jour même où le monde célébrait le 77ᵉ anniversaire de la Convention sur le génocide.
Ainsi, dans la tradition classique de la propagande, son objet et son intention sont sans rapport. Son but est opérationnel et psychologique, non la recherche de la vérité. Son message repose sur l’hypothèse que les Américains ne remarqueraient pas son discours manipulateur.
Le Drian entame sa séduction émotionnelle du président américain : « Monsieur le Président, je vous écris pour attirer votre attention urgente sur la conduite du Président rwandais Paul Kagame, qui, à mon avis, se moque ouvertement de votre autorité… »
L’expression « se moque de votre autorité » est une manipulation typique. Elle correspond à ce que Patrick Charaudeau appelle « la stratégie persuasive de la flatterie narcissique », par laquelle l’orateur construit un affront perçu à l’encontre du destinataire afin de provoquer une réaction émotionnelle de riposte.
Ici, Le Drian cherche à placer Donald Trump dans un état de blessure performative. Il veut que le président Trump se sente, non seulement diplomatiquement défié, mais personnellement humilié et méprisé.
C’est la même technique utilisée par les propagandistes du Hutu Power au début des années 1990, qui répétaient aux citoyens hutus que leur « honneur » était « moqué » par l’existence des Tutsi. Le mécanisme n’a pas changé ; seul le public a évolué.
La conviction sous-jacente est que le président des États-Unis est infiniment manipulable, une simple marionnette susceptible d’être activée par une indignation soigneusement orchestrée. L’arrogance est stupéfiante. La vision du monde de Le Drian relève de l’illusion coloniale. Il croit Paris mère de la vérité, Washington enfant naïf devant être guidé.
Masquer l’intention génocidaire
Son style de manipulation à l’écrit est complet et prémédité. Poursuivant son opération psychologique, Le Drian écrit : « …une démonstration flagrante de mépris pour les principes diplomatiques et la stabilité régionale. Un tel comportement ne peut être toléré ni laissé impuni. » C’est la rhétorique d’un homme dans une salle de guerre. Il n’est ni analyste ni journaliste. Il est un mobilisateur inébranlable.
Il est cependant très fascinant de noter que Le Drian écrit comme si le président Trump et les Américains ne pouvaient percevoir les manipulations parfaites. Sa prose véhicule une supposition implicite : les Américains sont facilement influençables, facilement confus et généralement incapables de reconnaître la manipulation rhétorique. Son ton est pratiquement pédagogique, un sage européen expérimenté enseignant au président américain naïf les « complexités africaines ». L’arrogance en est étouffante.
Il souligne que « les tensions se sont intensifiées » sans préciser pourquoi ni comment, comme si Trump, ou n’importe quel Américain, avait besoin d’une version simplifiée de l’histoire de l’Afrique centrale pour l’heure du coucher. Il affirme que le Rwanda poursuit « un renouveau du conflit ouvert », sans mentionner des décennies d’attaques par les milices FDLR. Il prétend que tout est « bien connu », comme si son auditoire était trop paresseux pour vérifier les faits, trop peu critique pour interroger les omissions.
Jacques Semelin, dans Purify and Destroy, décrit la mentalité génocidaire comme « un projet d’inversion morale, où ceux qui commettent la violence s’imaginent protecteurs justes ». C’est exactement ce que Le Drian est en train de restructurer.
L’insincérité est immense : il accuse les autres de mépris tout en blanchissant les architectes du génocide de 1994. Il invoque la stabilité régionale tout en encourageant les FDLR, une milice génocidaire responsable de massacres contre les Tutsi congolais et les Banyamulenge. C’est une véritable acrobatie morale de l’intellectualisme machetocratique.
Vient maintenant le dogme central : « Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle : la communauté internationale reconnaît largement que Paul Kagame a ordonné l’assassinat du président Juvénal Habyarimana… »
Cette seule phrase constitue une thèse doctorale sur le discours des génocidaires. Affirmer qu’une information est un « secret de polichinelle » et donc connue du public est une approche manipulatrice efficace pour échapper à la charge de la preuve.
Le Drian revendique une reconnaissance universelle là où il n’en existe aucune. Il affirme un consensus alors que seules circulent des théories conspirationnistes marginales. Il transforme la fausseté en folklore.
Son « secret de polichinelle » est le plus vieux mensonge du manuel des négationnistes, un cadavre rhétorique qui aurait dû être enterré il y a deux décennies, mais qui est réanimé chaque fois qu’il faut justifier la haine.
Le Drian monte encore d’un cran : « Le moment est venu de disqualifier définitivement ce criminel de masse et de le tenir pleinement responsable. » C’est un signal d’alerte, une transition du discours à l’action. Dans le langage génocidaire, c’est un appel implicite à la violence punitive.
Pour Le Drian, la « justice » n’est pas un jugement légal. C’est la destruction politique de Kagame, et par extension du FPR, et plus profondément, des survivants tutsi dont l’existence continue contredit sa cosmologie idéologique. Son appel n’est pas à la preuve, mais à la vengeance.
Le caractère performatif de sa prose est frappant. Il parle de paix mais jamais des conditions réelles qui la menacent. Il évoque « la région fragile » tout en éludant la complicité historique de la France dans sa déstabilisation. Il met en garde contre une « explosion potentielle » tout en refusant de reconnaître que les traumatismes persistants de la région proviennent des maîtres du génocide impunis qui ont fui au Zaïre sous protection militaire française. Chaque omission est stratégique.
Pas une seule fois, Le Drian ne mentionne les FDLR. Pas une seule fois il ne fait référence à l’idéologie du Hutu Power qui empoisonne la RDC. Nulle part il ne reconnaît que les mêmes individus qui ont massacré des familles tutsi en 1994 opèrent aujourd’hui depuis les forêts de l’est du Congo.
Le silence de Le Drian dans son discours n’est ni accidentel ni innocent. C’est un bouclier. Il protège les FDLR du regard critique en les effaçant entièrement. Il protège la France de toute responsabilité en prétendant que les FDLR n’a pas d’histoire. Il protège son propre argument de l’effondrement en faisant comme si les acteurs centraux n’existaient pas.
C’est la tactique sémantique de l’acolyte dans un crime, faire disparaître l’auteur pour que la victime devenue survivante puisse être reconfigurée comme la source de toute instabilité. C’est un schéma familier dans la négation du génocide : les tueurs disparaissent, les résistants deviennent le problème, et le monde est invité à oublier les parties inconfortables. Ses omissions ne sont pas des lacunes ; ce sont des armes.
Il ne s’agit pas d’un oubli ; c’est une évacuation délibérée du contexte. Ce qu’il n’a pas dit est plus révélateur idéologiquement que ce qu’il a évité de dire. En supprimant les FDLR du récit, Le Drian construit un monde où les préoccupations sécuritaires du Rwanda apparaissent délirantes, injustifiées ou trop agressives. Et pourquoi ose-t-il le faire ? Parce qu’il suppose que le lecteur américain ne posera pas la question évidente : « Si le Rwanda est intervenu militairement, contre qui se battait-il ? »
Le message de Le Drian repose sur une hypothèse qui est devenue une conviction. Il est certain que les Américains ne détecteront pas comment ses phrases sont construites pour détourner la responsabilité des génocidaires et la reporter sur le gouvernement qui a mis fin au génocide contre les Tutsi de 1994.
Peut-être le geste le plus grotesque dans le message de Le Drian est la transformation du Président Paul Kagame, l’homme qui a conduit la lutte ayant mis fin au génocide contre les Tutsi, en architecte et en ingénieur de l’instabilité. Il ne s’agit pas simplement de déformation ; c’est, comme vous le notez, une continuation du génocide par inversion narrative.
C’est l’ossature d’une future violence génocidaire. Si le survivant devient l’agresseur, alors tout préjudice subi à son encontre paraît proportionné. Si le libérateur devient la menace, alors le génocidaire opérant en RDC devient le rebelle incompris. Cette inversion rhétorique n’est pas un exercice intellectuel ; c’est un plan pour de futurs bains de sang.
Impliquer le gouvernement américain et ses « victimes »
Dans son message à la tonalité de consigne adressé au président Trump, Le Drian poursuit avec une auto-importance stupéfiante : « L’une des manières les plus efficaces d’y parvenir serait que vous ordonniez la déclassification complète et la divulgation publique de tous les documents et preuves détenus par les États-Unis… » Il ne s’adresse plus à un président ; il commande à un subordonné.
La France, plus précisément les débris intellectuels du mitterrandisme, se positionne comme gardienne mondiale de la vérité, de la morale et de l’histoire africaine. C’est là que l’analyse d’Achille Mbembe est précieuse. Dans On the Postcolony, Mbembe décrit une psyché coloniale qui « cherche à juger les réalités africaines à distance, se donnant autorité tout en s’exemptant de toute responsabilité ».
Le Drian est l’émissaire moderne de cette arrogance coloniale. Il présume que les États-Unis détiennent des preuves cachées qui soutiennent son mythe. Mais, plus étrange encore, Washington aurait besoin de la permission parisienne pour agir. Pure illusion enveloppée de sentiment de droit.
Le Drian poursuit : « …pour exposer et condamner ceux qui connaissaient la vérité mais ont choisi de rester silencieux, permettant ainsi que l’impunité perdure. » Ici, il accuse le gouvernement américain de complicité. Cette déclaration suggère que des bureaucrates à Washington ont dissimulé la vérité, vérité que lui seul, théoricien du complot français, prétend posséder. Il sait ce que les Américains savent mieux qu’eux-mêmes. La tactique de Le Drian est de s’élever du rang d’agitateur marginal à celui de courageux porte-voix de la vérité.
Le Drian conclut : « Une telle action décisive ne rendrait pas seulement justice, depuis trop longtemps attendue, aux victimes… » Ici se révèle la véritable exposition. Les « victimes » que Le Drian imagine ne sont pas les Tutsi dont les familles ont été anéanties en 1994 puis en RDC. Ce ne sont pas les bébés massacrés dans les églises ou jetés dans les rivières et les fosses communes.
Ses victimes ne sont pas les femmes traquées dans les marais ou les survivants marqués à vie. Non. Ses « victimes » sont Bagosora et ses semblables, les auteurs que le TPIR a condamnés. Dans la cosmologie inversée de Le Drian : les génocidaires sont des martyrs et les libérateurs des criminels ; la France est au-dessus de tout soupçon, les États-Unis doivent se conformer, et les machettes ou les grenades deviennent des instruments d’expression politique.
C’est ce que j’ai ailleurs appelé la vision machetocratique : un système de croyances où la violence est vertu, où la vérité est optionnelle, où la négation est un devoir, et où le mot devient épée par l’ajout d’une seule lettre.
Effacer l’identité des peuples
Il existe une cruauté particulière dans le message de Le Drian qui doit être exposée avec précision : son insistance, sans preuve, sans logique, sans fondement historique, à présenter le Président Kagame comme le maître d’œuvre du conflit dans l’est du Congo. Ce n’est pas simplement un mensonge ; c’est un gaslighting élevé au rang de géopolitique. C’est une tentative de contraindre le monde à douter de ce qu’il voit, à nier ce qu’il sait et à accepter le scénario idéologique français comme substitut à la réalité observable.
Cette inversion devient encore plus scandaleuse lorsqu’on la replace dans le contexte du Processus de Washington et de l’accord de paix, qui reconnaissent implicitement quelque chose que Le Drian s’efforce désespérément de cacher : le gouvernement de la RDC négocie avec l’AFC/M23 parce que ces derniers sont Congolais.
La même reconnaissance a guidé le Cadre de Doha pour un accord de paix global entre le gouvernement de la RDC et l’AFC/M23, au Qatar, où l’émir Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, l’Union africaine et les médiateurs américains ont traité le mouvement non pas comme des prétendants étrangers, mais comme des acteurs nationaux ayant des griefs politiques et de droits humains légitimes.
Ignorer ces négociations en cours, minutieusement documentées, supervisées diplomatiquement et validées au plan international, n’est pas une omission. C’est une insulte. Une tentative délibérée de présenter le président américain, l’émir du Qatar, l’Union africaine et l’ensemble de l’architecture de médiation comme des idiots incapables de voir ce que seuls les amis français des génocidaires, soi-disant, comprennent.
Mais la véritable violence dans le message de Le Drian réside dans son déni de l’identité congolaise. Son refus de reconnaître les combattants et dirigeants du M23 comme de véritables citoyens congolais suit l’ancien manuel idéologique des FDLR : dé-nationaliser les Tutsi congolais, les exclure de l’appartenance politique et justifier une persécution perpétuelle. Le président Tshisekedi a adopté la même idéologie comme bouc émissaire commode de ses échecs. Ce qu’il ne pouvait pas résoudre, il l’a imputé au Rwanda ; ce qu’il ne pouvait pas gouverner, il l’a militarisé ; ce qu’il ne pouvait pas comprendre, il l’a étiqueté comme étranger.
Ce refus de reconnaître les Tutsi congolais comme Congolais n’est pas de la folie, c’est de l’idéologie. Une vision du monde héritée de l’univers génocidaire de 1994, où la citoyenneté est niée, l’identité démantelée et l’appartenance retirée à volonté. En amplifiant cette vision du monde, Le Drian se révèle non pas comme un commentateur, mais comme un trafiquant idéologique, continuant à exporter la haine, continuant à apprendre au monde à voir les Tutsi congolais comme des étrangers sur leur propre terre.
Un tel gaslighting n’est pas seulement malhonnête. Il est dangereux. Il perpétue les conditions mêmes qui ont alimenté des décennies de bains de sang. Et pour Le Drian, c’est essentiel : une fois que le monde accepte son illusion, la vérité devient superflue, et ceux qui survivent au génocide deviennent les suspects plutôt que les victimes.
Merci à Le Drian
Il faut être reconnaissant envers Le Drian pour cette commodité. Il a fait gagner des heures aux chercheurs en s’exposant pleinement. Sa lettre : rejoue tous les arguments des génocidaires, déploie toutes les stratégies rhétoriques manipulatrices, sous-estime tous les publics et confirme toutes les hypothèses que les chercheurs ont longtemps avancées sur la psychologie des négationnistes.
Dans le processus, il oublie de mentionner les FARDC, l’armée burundaise et les massacres bien documentés des FDLR contre les Banyamulenge, car leurs crimes n’existent pas dans son univers idéologique.
Ce n’est pas une omission. C’est une construction idéologique. Comme le note Semelin : « L’idéologie génocidaire n’est pas seulement un ensemble de croyances ; c’est une cécité organisée. » Il faut donc se demander : les sympathisants des génocidaires croient-ils encore pouvoir manipuler l’opinion mondiale ?
Premièrement, Le Drian pense que s’il flatte un président américain, il peut réécrire l’histoire africaine. Les gens de son genre confondent les préoccupations géopolitiques occidentales avec une naïveté intellectuelle. C’est pourquoi ils croient que les États-Unis sont un vase vide attendant les ragots français.
Deuxièmement, ils sont enfermés dans une fossilisation cognitive. Leur vision du monde s’est arrêtée ou figée en 1994, aucune preuve ultérieure n’a pénétré leur perception.
Troisièmement, beaucoup d’entre eux comptent sur le racisme. Ils supposent que les publics occidentaux sont enclins à croire le pire des Africains, en particulier des dirigeants africains refusant la soumission.
Enfin, ces fanatiques ont besoin du mensonge pour survivre. Sans renversement de la culpabilité, le récit génocidaire échoue ou s’effondre, et avec lui, leur identité.
C’est pourquoi la lettre de Le Drian n’est pas simplement un texte ; c’est un vestige. Une relique, sinon un fossile, du dinosaure idéologique qui a massacré un million de personnes. Et pourtant, il croit pouvoir manipuler les États-Unis pour ressusciter les fantômes du Hutu Power.
Un passionné français de théories du complot donnant des leçons de « clarté morale » à Washington tout en défendant les génocidaires, c’est comme : un incendiaire demandant aux pompiers de s’excuser d’avoir éteint ses flammes ; ou un voleur accusant la police d’avoir endommagé sa propriété pour avoir récupéré des biens volés ; ou un idéologue armé de machettes accusant ses victimes de « provoquer la lame ».
Le monde doit lire sa lettre non pas comme une menace, mais comme un avertissement. Non pas parce que Le Drian serait judicieux ou puissant, mais parce que sa vision du monde circule encore dans des recoins discrets de l’Europe, des think tanks occidentaux et des réseaux politiques qui confondent nostalgie coloniale et expertise historique.
Le génocide contre les Tutsi ne s’est pas arrêté en 1994. Sa rhétorique, ses métaphores et sa négation perdurent. Ses partisans continuent d’abuser les non-initiés. Ses intellectuels machetocrates continuent de tester la crédulité du monde.
Mais contrairement à 1994, le monde dispose désormais : d’archives, de preuves, de survivants qui témoignent, de chercheurs qui écrivent, de juges qui ont rendu plusieurs décisions, et de citoyens qui refusent de se laisser tromper. De plus, aucune quantité de discours manipulateur, de Paris ou d’ailleurs, ne pourra renverser cette vérité.














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