Selon plusieurs sources locales, les autorités militaires burundaises ont indiqué que l’objectif de ces opérations était de neutraliser les éléments du FLN retranchés dans la commune de Mabayi. Cette intervention aurait été motivée par le refus du groupe rebelle de coopérer avec les troupes burundaises déployées en République démocratique du Congo dans leur lutte contre la rébellion du M23. Perçu comme une trahison par Bujumbura, cet acte aurait accéléré le déclenchement de l’intervention.
« Ils disposaient d’un armement conséquent, mais leur organisation laissait à désirer. Nous avons exploité l’effet de surprise pour prendre l’avantage », a affirmé un capitaine burundais basé à Kumuzungu, l’un des postes avancés de cette opération.
Les affrontements les plus violents ont eu lieu les 8 et 9 mars, ainsi que durant le week-end du 3 au 4 mai. L’armée burundaise a annoncé la capture d’une trentaine de rebelles, actuellement détenus à Bujumbura pour interrogatoire. Plusieurs soldats ont également affirmé avoir découvert des rebelles blessés, abandonnés dans la forêt.
Outre les pertes humaines, les forces burundaises ont mis la main sur un arsenal composé de fusils d’assaut, de pistolets automatiques et de munitions. Les rebelles appréhendés ont confirmé avoir quitté l’est de la RDC, après avoir refusé de s’intégrer aux FARDC et à leurs alliés, parmi lesquels figurent les FDLR, les milices Wazalendo et les troupes burundaises elles-mêmes.
Le président Évariste Ndayishimiye a reconnu la présence continue de soldats burundais au Sud-Kivu, sans toutefois en divulguer le nombre exact. Cette coopération militaire régionale, qui se déroule dans un contexte de tensions avec Kigali, contribue à rendre la situation sécuritaire particulièrement complexe.
Les populations de Mabayi, longtemps confrontées aux exactions attribuées au FLN — vols, extorsions, agressions sexuelles —, ont accueilli avec soulagement cette opération, tout en exprimant un vif espoir de voir la paix s’installer durablement.
« Nous aspirons à tourner la page de la peur. Nous ne voulons plus de ces affrontements qui ont lieu dans cette forêt voisine. », a confié une habitante de Gafumbegeti.
Jeanne Izomporera, administratrice communale, a confirmé l’étendue de l’opération militaire et a précisé que les corps des rebelles avaient rapidement été inhumés afin de prévenir tout risque sanitaire.
Parallèlement, ces dernières années ont été marquées par l’arrestation de plusieurs personnalités du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, de membres influents des Imbonerakure et de responsables locaux — à l’instar de l’ancien administrateur de Mabayi, Nicodème Ndahabonyimana — accusés d’entretenir des liens étroits avec le FLN et les FDLR.
Au-delà des rivalités politiques, la forêt de la Kibira représente également un enjeu économique de taille. Riche en ressources naturelles, elle est au centre d’un trafic d’or illégal qui alimente les tensions et attise les convoitises de groupes rebelle dans la région.

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