Le M23 met en garde le Burundi

Redigé par IGIHE
Le 26 mai 2025 à 11:32

Accusant le gouvernement de la République démocratique du Congo de soutenir militairement les FDLR — une milice composée d’anciens génocidaires responsables du massacre de 1994 contre les Tutsi au Rwanda — le groupe rebelle M23 a lancé un sévère avertissement au Burundi.

Lors d’une conférence de presse tenue à Goma ce dimanche 25 mai 2025, le président du M23, Bertrand Bisimwa, a dénoncé l’implication militaire du Burundi dans l’est de la RDC, accusant les troupes burundaises de combattre aux côtés de l’armée congolaise et faciliter les actions des FDLR dans les zones frontalières, où des civils seraient tués.

« Le Burundi nous combat aux côtés du gouvernement congolais. Le long de la frontière, ils hébergent et soutiennent un autre ennemi : les FDLR », a-t-il déclaré.

« De nombreux combattants FDLR s’y organisent pour nous attaquer. C’est de là que viennent les menaces. »

Bisimwa a aussi accusé Kinshasa de mener des frappes de drones, guidées par ses services de renseignement, qui auraient causé la perte de civils.

Tout en affirmant n’éprouver aucune hostilité envers la population burundaise, il a fermement condamné le rôle de ses dirigeants dans le conflit.

« Nous n’avons rien contre le peuple burundais, mais leurs dirigeants utilisent l’armée pour tuer des civils congolais. Nous ne pouvons pas soutenir un tel gouvernement », a-t-il déclaré.

Le chef du M23 a exigé le retrait des troupes burundaises, prenant pour exemple le récent départ des forces de la SADC du Congo.

« Qu’ils quittent notre terre et retournent au Burundi », a-t-il insisté, affirmant que les rebelles n’ont « rien à perdre dans leur lutte pour la survie ».

Bisimwa a révélé avoir rencontré le président burundais Évariste Ndayishimiye avant l’entrée du Burundi dans le conflit. Selon lui, ce dernier aurait reconnu des similitudes entre la lutte du M23 et la rébellion qui a conduit le CNDD-FDD au pouvoir.

« Il m’a dit que notre combat lui rappelait celui du CNDD-FDD, né de la même injustice. Alors pourquoi nous inflige-t-il aujourd’hui ce contre quoi il s’est battu ? » a déclaré Bisimwa, rappelant qu’au Rwanda, en Ouganda comme au Burundi, les gouvernements actuels sont issus de luttes armées contre la marginalisation.

Bisimwa a rappelé les propos du président ougandais Yoweri Museveni, qui avait prévenu que ceux qu’on exclut aujourd’hui pourraient bien prendre le pouvoir demain.

« Museveni a déclaré à Kinshasa que lui-même et Kagame sont arrivés au pouvoir en combattant la marginalisation. Ceux qu’on exclut aujourd’hui pourraient vous renverser demain », a-t-il souligné.

« C’est le message que nous adressons à Kinshasa. Quant au Burundi, je dis ceci : quand on est opprimé, on n’a rien à perdre et on se bat pour survivre. C’est exactement ce que nous faisons », a-t-il conclu.

Le M23, qui se présente comme un mouvement combattant la mauvaise gouvernance et la marginalisation des communautés rwandophones dans l’est de la RDC, contrôle aujourd’hui de vastes territoires dans la région.

Des efforts diplomatiques menés par le Qatar et l’Union africaine visent à résoudre le conflit. Toutefois, le groupe rebelle reproche à l’administration de Kinshasa un manque de volonté réelle dans ce processus.

Le groupe rebelle M23 a lancé un sévère avertissement au Burundi

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