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Le ministre Nduhungirehe évoque les obstacles dans les négociations de paix avec la RDC

Redigé par Bazikarev
Le 30 novembre 2024 à 12:21

Le ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a révélé les principaux obstacles qui freinent la mise en œuvre de mesures concrètes en vue de la paix dans la région des Grands Lacs.

S’exprimant sur le processus de paix en cours entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC), Nduhungirehe a exprimé son scepticisme, soulignant que si la RDC ne modifie pas sa position, la situation restera inchangée.

« Oui, nous avons signé le concept d’opérations qui devrait guider le processus de paix à l’avenir. Mais malgré ces accords, en regardant ce qui se passe sur le terrain, nous constatons que la RDC continue de soutenir et d’armer des groupes qui constituent une menace directe à la sécurité du Rwanda », a-t-il déclaré.

Ces révélations font suite à une réunion ministérielle tenue le 25 novembre 2024 à Luanda, en Angola, où les questions phares de la sécurité régionale ont été abordées, notamment le démantèlement des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et l’assouplissement des mesures de défense le long de la frontière Rwanda-RDC.

La rencontre, qui a réuni des ministres du Rwanda, de la RDC et de l’Angola, visait à accélérer le processus de paix.

Cependant, Nduhungirehe a exprimé sa frustration face au manque de progrès tangible, malgré les accords conclus à Luanda.

Lors de la réunion, les ministres du Rwanda et de la RDC ont rencontré leur homologue angolais

« Après la cinquième série de pourparlers, malgré les engagements pris, nous avons observé plus de 20 attaques menées par des groupes rebelles contre les territoires du M23. Cela a permis la poursuite des combats de représailles, ce qui va à l’encontre exact de ce qui avait été convenu », a-t-il déclaré.

« C’est pourquoi j’ai soulevé cette question lors de la réunion. Lorsque nous prenons des engagements, il est impératif qu’ils soient mis en œuvre sur le terrain », a ajouté Nduhungirehe.

Il a également réagi aux récentes déclarations enflammées du président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui ont encore compliqué le processus de paix.

Le 17 novembre 2024, lors d’un discours dans la région de Haut Katanga, le président Tshisekedi a ouvertement affirmé que, s’il en avait la possibilité, il chercherait à renverser le gouvernement du Rwanda en modifiant la constitution.

« Cet appel public au changement de régime est particulièrement préoccupant car il contredit les efforts diplomatiques en cours pour apaiser les tensions entre les deux pays. Nous sommes profondément inquiets de ces déclarations. De tels propos sont imprudents et dangereux, car ils sapent les efforts de paix en cours », a souligné Nduhungirehe.

Le ministre a également critiqué le ministre de la Justice de la RDC, Constant Mutamba, qui dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, s’adressait aux détenus de la prison surpeuplée de Munzenze, à Goma, leur conseillant de ne pas collaborer avec « l’ennemi » et a désigné le Rwanda et son président Kagame.

« De telles déclarations ne sont pas seulement provocantes, mais elles constituent un défi direct au processus de paix. Ces propos attisent la haine et la méfiance, et ils rendent difficile la réduction de nos mécanismes de défense », a expliqué Nduhungirehe.

Le ministre de la Justice de la RDC, Constant Mutamba, a récemment adressé un discours aux détenus de la prison de Munzenze, où il les a avertis de ne pas collaborer avec « l’ennemi » le Rwanda et le président Paul Kagame

Malgré ces obstacles, Nduhungirehe a réaffirmé l’engagement du Rwanda en faveur de la paix, tout en soulignant clairement que le Rwanda ne réduira pas ses mesures de défense tant qu’il ne verra pas un véritable engagement pour la paix de la part de la RDC.

« Nous voulons la paix, mais nous ne voyons pas la volonté de la part de la RDC. Tant qu’il n’y a pas d’actions concrètes sur le terrain, nous ne pouvons pas lever nos mesures de défenses », a-t-il averti.

Il a appelé le gouvernement de la RDC à engager un dialogue direct avec le groupe M23 pour trouver une solution durable au conflit en cours dans l’est de la RDC.

Il a insisté sur le fait qu’un tel dialogue pourrait contribuer à la stabilité de la région et, en fin de compte, conduire à la paix.

« Nous croyons que la solution réside dans le dialogue, y compris avec le groupe M23. Il est temps que le gouvernement de la RDC fasse ce pas tant voulu et s’engage dans des discussions significatives qui pourraient conduire à une paix durable dans la région », a conseillé Nduhungirehe.

Le Rwanda a également appelé à un soutien international accru pour garantir la mise en œuvre effective des accords de paix et pour que la RDC soit tenue responsable de ses actions.

« Nous sommes engagés à travailler pour la paix, mais nous avons besoin de voir des actions concrètes de la part de la RDC. Nous continuerons à défendre notre souveraineté et la sécurité de nos citoyens », a-t-il souligné.

La situation reste tendue et, bien que les deux pays aient publiquement exprimé leur désir de paix, la voie à suivre nécessitera un véritable engagement pour prendre des décisions difficiles et honorer les engagements réciproques afin d’éviter toute nouvelle escalade.

Le ministre Nduhungirehe a exprimé des doutes quant aux résultats du processus de paix en cours entre le Rwanda et la RDC, si rien ne change

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