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Urgent

Le ministre de la Santé, Dr. Sabin Nsanzimana, appelle à une transformation urgente des soins chirurgicaux en Afrique

Redigé par Alain-Bertrand Tunezerwe
Le 19 septembre 2024 à 11:19

Lors du Forum Panafricain sur les Soins Chirurgicaux (PASHeF, sigle en anglais), qui s’est tenu à Kigali du 16 au 17 septembre 2024, le ministre rwandais de la Santé, Dr. Sabin Nsanzimana, a lancé un appel pressant pour une approche transformatrice des soins chirurgicaux au Rwanda et à travers l’Afrique. Il a insisté sur l’importance d’adopter des solutions pratiques permettant de garantir des interventions chirurgicales équitables, accessibles et sûres pour tous les Africains.

Dr. Nsanzimana a mis en lumière l’insuffisance critique des infrastructures et des effectifs chirurgicaux, et a exhorté les décideurs politiques et les prestataires de soins à passer de la parole à l’action, en mettant l’accent sur la mise en œuvre plutôt que sur l’accumulation de politiques inutilisées.

Réfléchissant sur les deux années de travail effectuées dans le cadre de l’initiative PASHeF, le ministre a reconnu les progrès accomplis, tout en soulignant la nécessité de redoubler d’efforts pour relever les défis urgents de la chirurgie en Afrique.

« Les progrès sont visibles, mais il est temps d’accélérer. La demande en soins chirurgicaux explose, particulièrement en Afrique où la main-d’œuvre reste insuffisante face à une population en rapide expansion », a-t-il déclaré.

Dr. Nsanzimana a également fait part des projections inquiétantes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui prévoient qu’en 2035, l’Afrique sera le seul continent où l’écart entre le nombre de chirurgiens formés et les besoins en soins ne fera que se creuser. Il a averti que si des réformes immédiates en matière de formation et d’infrastructures ne sont pas mises en place, des millions de vies pourraient être mises en danger.

Formation et technologie au cœur des réformes

Pour répondre à cette demande croissante, le ministre a souligné l’importance d’investir dans le capital humain, notamment en formant davantage de chirurgiens et de professionnels de la santé. Il a également mis en avant l’énorme potentiel des nouvelles technologies, telles que l’apprentissage à distance et l’intelligence artificielle, pour rendre la formation chirurgicale plus accessible à travers le continent.

« À notre époque, nous partagions quelques livres. Aujourd’hui, les bibliothèques sont littéralement à portée de main, sur nos téléphones. Nous devons promouvoir un avenir où la technologie accélère la formation et l’expertise chirurgicales partout en Afrique », a-t-il ajouté.

Modernisation des infrastructures chirurgicales : un impératif

Outre la formation, le Dr. Nsanzimana a souligné l’urgence de moderniser les infrastructures hospitalières, en particulier les blocs opératoires, pour garantir des interventions chirurgicales sûres, exemptes d’infections et de complications. Il a souligné que, malgré les efforts déployés, les infrastructures n’évoluent pas aussi rapidement que les agents pathogènes et les infections qu’elles sont censées prévenir.

Réformes économiques et réduction des coûts chirurgicaux

Le ministre a également abordé les obstacles économiques aux soins chirurgicaux, citant un exemple frappant de réforme au Rwanda. En ajustant les processus d’approvisionnement, le coût d’une prothèse totale de hanche a été réduit de 10 000 $ à 1 000 $, simplement en éliminant les intermédiaires inutiles dans la chaîne d’approvisionnement.

« Ce changement a permis d’économiser 9 000 $ sur une seule intervention. Je plaide pour des réformes similaires qui réduiront les coûts et permettront de résorber les listes d’attente des patients en attente de chirurgie », a-t-il expliqué.

Un appel à des résultats concrets : agir au-delà des paroles

Alors que le forum examinait les progrès réalisés depuis la Déclaration de Consensus de PASHeF de 2023, Dr. Nsanzimana a lancé un avertissement contre les forums qui se limitent à organiser des réunions et à produire des documents qui restent sans suite. Il a appelé à une approche axée sur l’impact, en priorisant la formation, les infrastructures et l’accès aux outils chirurgicaux.

Le ministre a mis au défi les participants de revenir l’année prochaine avec des résultats tangibles : davantage de chirurgiens formés, des coûts chirurgicaux réduits, et une expertise partagée, qui conduiront à des changements significatifs dans leurs pays respectifs.

« Si nous avons besoin de ces réformes, et que nous avons l’intention de les mettre en œuvre, il est de notre responsabilité d’aider les plus vulnérables d’entre nous », a-t-il conclu.

Vers une révolution des soins chirurgicaux en Afrique

Le discours du ministre Nsanzimana appelle à une action immédiate et collective pour réformer le paysage des soins chirurgicaux en Afrique. À travers des investissements dans la formation, l’innovation technologique, la modernisation des infrastructures et des réformes économiques, l’Afrique peut répondre aux défis pressants et transformer les systèmes de santé pour sauver des vies.

Lors du Forum Panafricain sur les Soins Chirurgicaux, qui s’est tenu à Kigali du 16 au 17 septembre 2024, le ministre rwandais de la Santé, Dr. Sabin Nsanzimana, a lancé un appel pressant pour une approche transformatrice des soins chirurgicaux

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