Munyeshyaka, prêtre originaire de l’archidiocèse de Kigali ayant résidé dans le diocèse d’Évreux en France, a été sévèrement sanctionné par le pape François.
Dans une communication datée du 23 mars 2023 à l’évêque d’Évreux, Christian Nourrichard, le pape a déclaré que Munyeshyaka avait été définitivement destitué de ses fonctions sacerdotales, une sanction suprême et irréversible dans l’église.
Dans une lettre du 2 mai 2023, l’évêque Nourrichard a annoncé cette décision, indiquant que Munyeshyaka était désormais privé de tous ses droits sacerdotaux.
En conséquence, il a été définitivement exclu du clergé, ne pouvant plus célébrer la messe ni participer à des cérémonies religieuses.
Il lui est également interdit de se rendre dans des lieux où il a exercé son ministère sacerdotal.
Munyeshyaka, qui a servi à la paroisse Sainte Famille pendant le génocide anti-Tutsi, est connu pour avoir porté une arme en 1994. Il a été accusé d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes, certaines étant devenues ses épouses. Une de ses victimes, une enfant, a témoigné de son agression.
Il a aussi été accusé d’avoir tué des Tutsi qui cherchaient refuge dans des lieux comme Sainte-Famille, Saint-Paul et le centre des langues CELA. En 1994, il s’est réfugié en France.
Selon les informations recueillies par IGIHE, le secrétaire de l’évêque d’Évreux a confirmé que l’exclusion de Munyeshyaka n’était pas liée au génocide contre les Tutsis, mais plutôt à une série de sanctions reçues en 2021 suite à la reconnaissance d’un enfant qu’il a avoué être le sien.
Munyeshyaka, qui avait précédemment servi à la paroisse Saint-Martin de la Risle à Brionne en France, a été suspendu par l’évêque d’Évreux, Mgr Christian Nourrichard, en décembre 2021, après avoir reconnu être le père d’un enfant né en 2010.
Cette suspension était due à l’aveu du prêtre, alors âgé de 65 ans, qu’il souhaitait avoir un autre enfant, ce qui est contraire aux règles de l’Église pour les prêtres.
Depuis 2021, Munyeshyaka vit en tant que laïc à Gisors, en France.
Arrivé en France en 1994 de l’archidiocèse de Kigali, Munyeshyaka a été accueilli dans le diocèse d’Évreux en 1996 et a été affecté à la paroisse de Gaillard-sur-Seine en 2001. Il a également résidé à Gisors Vallée d’Epte et Plateau d’Étrépagny. En juillet 2021, l’Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) lui a accordé l’asile.
Bien qu’il ait été accusé de crimes de génocide commis en 1994 lors du génocide contre les Tutsis, la justice française a conclu en 2018 qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour poursuivre Munyeshyaka.
Ces accusations comprenaient des allégations selon lesquelles il avait participé à la planification du génocide, assisté à des réunions avec Tharcisse Renzaho, alors préfet de Kigali, et le général Munyakazi, également impliqué dans le génocide.
Les documents juridiques suggèrent également que Munyeshyaka a tué quatre personnes entre avril et juin 1994, commis des agressions sexuelles et participé à l’enlèvement de 60 personnes qui ont été tuées à Rugenge.
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