En effet, au cours de la guerre de libération menée par feu Laurent- Désiré Kabila et ses kadogos, les militaires des Forces Armées Zaïroises (FAZ) avaient convaincus le Maréchal Président Mobutu que Kisangani ne tomberait jamais. Leur certitude reposait sur la possession de matériel militaire de pointe et l’embauche de mercenaires étrangers, qu’ils jugeaient nécessaires pour maintenir cette citadelle indomptable.
Pourtant, malgré tous les moyens déployés, le cours des événements s’est avéré bien différent de ce qu’ils n’avaient pas anticipé.
Plus au Sud, dans le Bandundu, une autre promesse était lancée avec fracas : Kenge serait un verrou infranchissable pour l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL). Là encore, les bruits de la guerre semblaient ne pas épargner cette région.
Cependant, comme pour Kisangani, l’histoire a pris un autre tournant. Le verrou, proclamé inviolable, a fini par céder sous la pression des réalités du terrain.
Aujourd’hui, l’on se trouve confronté à un scénario étrangement similaire, avec l’actuel président Félix Tshisekedi. Sur les chaînes de télévision étrangères, il a, à plusieurs reprises, affirmé que Goma, tout comme Kisangani et Kenge avant elle, ne tomberait jamais.
Mais cette déclaration n’est pas simplement une promesse ; c’est une assurance pleine de certitudes. En outre, Tshisekedi a émis l’engagement solennel de s’installer à Goma et de prendre personnellement les rênes pour mettre un terme à l’insécurité et à l’instabilité chroniques qui frappent l’Est du pays.
Cependant, ce qui semblait au départ une parole d’espoir et d’engagement a rapidement été relégué au rang de promesses vaines et oubliées, comme tant d’autres avant et après elle. Une fois de plus, la réalité s’est imposée avec sa dureté implacable. Le président Tshisekedi, hélas, semble faire fi des leçons que l’histoire, inlassablement, lui tend. Il paraît obstinément sourd aux avertissements que le passé, dans ses enchevêtrements, émet avec une clarté désarmante.
Ce n’est point par ignorance ni par un oubli de la mémoire collective que Felix Tshisekedi choisit de négliger ces enseignements fondamentaux.
En réalité, son attitude découle d’une forme de désinvolture coupable, un rejet délibéré et déconcertant des vérités qui, bien que manifestes, demeurent ignorées. Cette indifférence, loin d’être le fruit d’une incapacité à comprendre, relève plutôt d’un choix volontaire de se détourner de l’évidence, comme si ces savoirs étaient désormais sans importance, malgré leur caractère indiscutable.
En choisissant de répéter les erreurs de ses prédécesseurs, il affiche une négligence qui frôle le mépris pour les souffrances endurées par le peuple et les illusions politiques qui ont jadis conduit à l’effondrement du régime autocratique du Maréchal Président.
Une telle indifférence aux enseignements du passé est non seulement une trahison des générations précédentes, mais aussi un affront envers les aspirations de ceux qui espèrent encore voir émerger un avenir plus stable et plus digne.
L’histoire se répète non par fatalité, mais parce que les dirigeants persistent à ignorer ses leçons, avec une insistance aveugle.
Cette tendance à ignorer, voire à dénigrer, les leçons du passé est une constante dans la trajectoire de nombreux dirigeants, et il n’est pas surprenant de voir le président en faire un nouveau chapitre. Toutefois, c’est précisément cette obstination à emprunter un chemin déjà pavé d’échecs qui est la plus inquiétante.
L’histoire, riche de ses cicatrices et de ses révolutions, offre à chaque génération une chance de réconcilier le passé et le présent, de corriger les errements et de trouver la sagesse dans la réflexion.
Mais Tshisekedi, à l’instar de ses prédécesseurs, semble s’enfermer dans un cycle infernal où les mêmes promesses sont faites, puis oubliées, où les mêmes erreurs sont répétées sans discernement. Ce n’est pas seulement une erreur de gouvernance, mais un véritable manquement moral envers les peuples qu’il prétend servir, comme si le fardeau de l’histoire était une simple abstraction à laquelle il pouvait se soustraire.
En négligeant d’apprendre du passé, il condamne son propre pouvoir à la répétition des échecs, fragilisant ainsi son autorité et la confiance de ceux qui, dans l’ombre des tragédies, appellent au changement.
L’issue de la confrontation militaire en cours a suscité une stupeur presque irréelle, comme si l’histoire, dans sa cruauté, voulait défier l’entendement humain.
En effet, nous avons assisté, médusés, à la reddition spectaculaire des FARDC et de leurs supplétifs, les FDLR, accompagnés des wazalendo, ces combattants hétéroclites et souvent improvisés, qui, jusqu’alors, se considéraient comme les champions de la résistance.
Au sein même du stade de l’Unité, à Goma, où la Monusco avait fait le choix de cantonner ces troupes, l’humanité semblait à peine contenir sa stupeur face à une telle capitulation.
Ce spectacle s’est intensifié au fur et à mesure que des éléments des FARDC, sans honneur ni fierté, ont franchi la frontière rwandaise, se rendant littéralement à "l’ennemi", un geste de soumission sans précédent qui, dans l’histoire des conflits régionaux, prendra sans doute une place particulière.
L’incompréhension face à une telle débandade est d’autant plus marquée par la facilité avec laquelle ces combattants se sont laissés vaincre, perdant ainsi toute dignité et respect pour leur propre engagement.
Plus choquante encore fut l’image qui s’est gravée dans la mémoire de tous ceux qui l’ont observée : la file indienne de mercenaires recrutés à grands frais par Tshisekedi, leur passage silencieux à travers la frontière Rwandaise, un défilé d’âmes perdues, un cortège d’individus sans loyauté véritable, dont l’unique objectif semblait être de se vendre au plus offrant.
Parmi eux, un mercenaire, érigé en symbole d’une défaite plus profonde, a vu son humilité forcée lorsqu’il s’est retrouvé à genoux, face aux badauds, sous l’humiliation publique imposée par le Lieutenant Colonel Willy Ngoma. Cette scène, d’une intensité rare, a illustré de manière poignante la fragilité d’un pouvoir qui, dans sa quête de renforts, a fini par engendrer un spectacle de trahison, un renversement des valeurs fondamentales du combat.
Un tel acte ne saurait être perçu comme une simple reddition, mais plutôt comme une démonstration éclatante de la faillite morale d’un système militaire et politique désemparé, dont les fondements, désormais fragiles, ne cessent de s’effondrer sous le poids des désillusions accumulées.
À l’instar de son prédécesseur, le Maréchal Mobutu, il devient de plus en plus évident que le régime de Félix Tshisekedi vacille sous le poids de ses propres contradictions. Les signes d’une déstabilisation sont multiples et flagrants. La défaite militaire, qui semble se profiler inéluctablement, la déconfiture politique et diplomatique, de plus en plus manifeste, et un discours victimaire qui ne parvient plus à convaincre, voilà autant de signes qui révèlent la fragilité d’un pouvoir.
A cela s’ajoute une corruption rampante, alimentée par des pratiques profondément enracinées, et une incapacité manifeste à assumer ses responsabilités, pourtant essentielles à la gestion d’un pays en crise. Il est incontestable que la situation actuelle de la République Démocratique du Congo s’inscrit dans un schéma récurrent : un pouvoir pris dans les mêmes pièges, aveugle aux erreurs du passé, et incapable de tirer les leçons de son histoire.
Il serait donc naïf de croire que le régime de Tshisekedi peut se maintenir sur cette trajectoire. Les ingrédients d’une déstabilisation totale sont là, et le vent de l’histoire, implacable et inévitable, semble souffler de plus en plus fort, faisant vaciller les bases mêmes du pouvoir.
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