Un mandat assombri par des ombres personnelles et institutionnelles
Au sommet de l’État, Félix Tshisekedi, dont l’étoile semblait autrefois briller avec éclat, est aujourd’hui assiégé par des controverses. L’affaire d’un faux diplôme, tel un poison insidieux, ronge sa crédibilité. Comment incarner la rigueur et l’exemplarité lorsque plane sur soi l’ombre du doute ? Ce scandale, dans un contexte de légitimité déjà contestée, fait vaciller le socle même de son autorité.
Rappelons-le : son arrivée au pouvoir en 2018 fut marquée par un accord opaque avec Joseph Kabila, laissant un parfum d’intrigue et de méfiance. Sa prétendue réélection en décembre 2023 n’a fait qu’attiser les braises de la discorde, et les murmures de désapprobation résonnent jusque dans les ruelles animées de Kinshasa.
L’affront contre l’Église catholique, une institution vénérée, ajoute à la tourmente.
En désignant cette dernière comme “ennemie du peuple,” Tshisekedi s’attaque non seulement à une autorité morale respectée, mais aussi à une institution profondément enracinée dans le tissu social congolais. L’Église, pilier de médiation et de mobilisation sociale, voit en cette accusation une fracture dangereuse, reflet d’une gouvernance préférant l’affrontement à la concorde nationale.
Un paysage politique éclaté et une Union sacrée vacillante
Politiquement, le pays danse sur un fil. D’un côté, l’opposition menée par Moïse Katumbi, s’appuyant sur une alliance stratégique avec Joseph Kabila, se dresse comme une force redoutable. De l’autre, l’opposition armée, incarnée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), dirigée par Corneille Nangaa, tisse une menace directe, oscillant entre revendication et terreur.
Au milieu de ce chaos, l’Union sacrée, fragile coalition portée par Félix Tshisekedi, s’effrite. Les querelles internes, les ambitions personnelles et les désaccords éclatent au grand jour. Des figures influentes comme Vital Kamerhe, Bahati Lukwebo, ou Jean-Pierre Bemba, au lieu d’unir leurs forces, voguent dans des directions opposées, laissant entrevoir une instabilité dangereuse pour l’exécutif.
Une insécurité endémique et des fractures ethniques amplifiées
Dans l’Est de la RDC, la violence persiste, implacable et sauvage. Les groupes armés, qu’ils se nomment wazalendo, FDLR ou FARDC, sèment la terreur. L’incapacité du gouvernement à répondre efficacement engendre un climat où les discours de haine prolifèrent, exacerbant les tensions.
La stigmatisation des tutsi congolais, perçus comme boucs émissaires des crises, donne aux revendications du M23 une légitimité aux yeux de certains. Une telle rhétorique, loin d’apaiser, divise et creuse des fractures profondes, renforçant le sentiment d’abandon des communautés.
Sur le plan diplomatique, les revirements incessants de la RDC brouillent son image. Les relations tendues avec le Rwanda, l’Ouganda et d’autres partenaires régionaux affaiblissent sa position. La méfiance s’installe, reflet d’une diplomatie vacillante, incapable de bâtir des alliances solides.
Kinshasa, miroir d’un désenchantement
La capitale, Kinshasa, se dresse comme un symbole tragique de cet échec. Entre insalubrité chronique, infrastructures défaillantes et absence de services publics, elle reflète une gestion calamiteuse. Les promesses du pouvoir se brisent sur le mur de la réalité, laissant place à un peuple désabusé, enfermé dans un quotidien de misère et de frustration.
“Les frappeurs et jouisseurs,” murmure-t-on dans les rues de Kinshasa, moquant une élite accaparée par ses propres intérêts. Au lieu de solutions, le pouvoir s’enferme dans une quête paranoïaque de boucs émissaires, pointant du doigt des “ennemis imaginaires,” pour détourner l’attention des échecs flagrants. Cette stratégie, fondée sur la division et la stigmatisation, envenime les tensions sociales, privant la nation des réformes audacieuses qu’elle réclame.
Un avenir incertain, une nation à genoux
A la croisée des chemins, Félix Tshisekedi porte sur ses épaules les espoirs d’un peuple et le poids de ses désillusions. Mais chaque jour qui passe semble creuser davantage l’abîme entre ses promesses et la réalité. Son mandat, marqué par l’improvisation et les contradictions, laisse entrevoir un État désorganisé, ballotté par des intérêts immédiats au détriment d’une vision à long terme.
L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Car sans lucidité ni courage, la RDC risque de s’enliser davantage, ses enfants prisonniers d’un futur de chaos et de misère.
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