Lancé en 2015 par l’homme d’affaires américain Howard G. Buffett et officiellement inauguré par le Président Paul Kagame en 2020, le projet d’irrigation de Nasho a nécessité un investissement de 54 millions de dollars. Il permet aux agriculteurs locaux de produire toute l’année, malgré les sécheresses récurrentes.

L’initiative couvre les secteurs de Nasho et de Mpanga, avec un système solaire de 3,3 mégawatts pour alimenter les pompes d’irrigation et 144 maisons construites pour améliorer les conditions de vie des familles d’agriculteurs. La Coopérative d’irrigation de Nasho (NAICO) regroupe aujourd’hui 2 099 membres exploitant 1 173 hectares grâce à 63 machines d’irrigation rotatives.

Selon son dirigeant, Christophe Rwisumbura, la situation a radicalement changé : « Avant, les rendements étaient faibles à cause de la sécheresse et de la chaleur. Aujourd’hui, les agriculteurs mettent en commun leurs terres, reçoivent des conseils techniques, utilisent des semences améliorées et obtiennent de meilleurs rendements. »

Certaines cultures atteignent désormais plus de six tonnes à l’hectare, contre 2,5 tonnes pour le soja. La diversification est également au rendez-vous avec l’introduction du pois d’Angole et du piment.

Les bénéfices récents, estimés à 1,3 milliard de francs rwandais, ont été investis en obligations du Trésor auprès de la Banque nationale du Rwanda, avec des dividendes distribués tous les six mois en fonction de la superficie détenue par chaque membre.

Rwisumbura se félicite des retombées positives : « Les agriculteurs peuvent désormais payer leur assurance maladie, améliorer leurs maisons et régler à temps les frais de scolarité. » Il vise désormais neuf tonnes à l’hectare, même en saison sèche.

L’agricultrice Violette Kansangire témoigne : ses récoltes sont passées de deux à neuf tonnes à l’hectare et son exploitation est passée à huit hectares, améliorant nettement son niveau de vie. Un autre habitant souligne que l’irrigation lui a permis de reconstruire sa maison et de prévoir l’achat d’une moto.

En parallèle, une route goudronnée de près de 35 kilomètres relie désormais les champs irrigués aux principaux axes de transport. Le directeur exécutif de la NAICO, Shyaka Nshuti, estime que cet aménagement a révolutionné la commercialisation : « Désormais, des camions de 40 à 50 tonnes peuvent accéder facilement aux exploitations. »

Le Premier ministre Nsengiyumva a salué ces progrès et exhorté les agriculteurs à viser 10 à 12 tonnes à l’hectare. Il a encouragé les jeunes à s’engager davantage, assurant que les autorités locales sont prêtes à les accompagner : « Continuez, nous vous soutenons. Quand vous êtes heureux, nous le sommes aussi. »

Aujourd’hui, la NAICO produit du maïs, du soja, des haricots, du pois d’Angole et du piment, dont une partie est exportée à l’international.

Le Premier ministre a visité le projet d’irrigation de Nasho, couvrant les secteurs de Nasho et de Mpanga

L’électricité utilisée pour l’irrigation provient de l’énergie solaire

La Coopérative d’irrigation de Nasho (NAICO) compte 2 099 membres cultivant 1 173 hectares grâce à 63 machines d’irrigation rotatives