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Nigeria : un leader séparatiste au cœur de tensions à Abuja

Redigé par BrenT.
Le 21 octobre 2025 à 02:03

Des manifestations ont éclaté ce lundi à Abuja, la capitale du Nigeria, pour réclamer la libération de Nnamdi Kanu, leader du mouvement interdit Indigenous People of Biafra (IPOB).

Face aux rassemblements, les autorités ont déployé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des véhicules blindés pour disperser les manifestants. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, dont un journaliste de l’AFP, et des tirs ont été signalés dans plusieurs quartiers de la ville.

Qui est Nnamdi Kanu ?

Né le 25 septembre 1967 à Isiama Afara, dans l’État d’Abia, Nnamdi Okwu Kanu est un militant politique britannique d’origine nigériane. Fondateur et leader de l’IPOB, il milite pour la création d’un État indépendant du Biafra, correspondant à la région sud-est du Nigeria, majoritairement peuplée d’Igbo.

Kanu s’est fait connaître en dirigeant Radio Biafra, une station basée à Londres prônant l’indépendance du Biafra. Il a été arrêté pour la première fois en 2015 à Lagos puis libéré sous caution en 2017. En 2021, il a été appréhendé à Nairobi et extradé vers le Nigeria dans des circonstances controversées, une procédure jugée illégale par un tribunal kényan en 2025.

Actuellement jugé pour sept chefs d’accusation, dont le terrorisme et la trahison, Kanu risque la réclusion à perpétuité. Il plaide non coupable et ses avocats dénoncent une procédure à visée politique visant à étouffer le mouvement séparatiste. Le gouvernement nigérian considère l’IPOB comme une organisation terroriste, alors que le mouvement affirme privilégier une lutte pacifique.

Le 16 octobre 2025, un tribunal fédéral a confirmé que Kanu était en état de santé suffisant pour poursuivre son procès, malgré des rapports médicaux contradictoires.

Un héritage lié à la guerre du Biafra

La situation de Nnamdi Kanu s’inscrit dans un contexte historique complexe. Il est né en 1967, l’année où la région sud-est du Nigeria proclama son indépendance sous le nom de République du Biafra, déclenchant une guerre civile de trois ans qui fit plus d’un million de morts. Cette guerre a laissé des cicatrices profondes et alimente encore aujourd’hui les revendications séparatistes de l’IPOB.

Les appels à la libération de Nnamdi Kanu sont soutenus par de nombreux militants, notamment à l’étranger, où des manifestations ont également eu lieu. Cependant, certains groupes, comme le Forum des Victimes de la Violence Séparatiste (FVSV), s’opposent fermement à sa libération, rappelant les violences attribuées à l’IPOB dans le sud-est du Nigeria.

Des manifestations ont éclaté lundi à Abuja pour demander la libération de Nnamdi Kanu, leader du mouvement interdit IPOB

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