Sa lettre nous rappelle les cicatrices encore béantes laissées par les événements tragiques de 1994 au Rwanda.
Charles Butera évoque, dès le début de sa lettre, la fameuse citation de François Mitterrand sur le Rwanda, suggérant que « dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important ».
Il rappelle la relation controversée de l’ancien président français avec le régime de Juvénal Habyarimana et pointe du doigt l’indifférence averée de la communauté internationale face aux conséquences du génocide.
Le cœur de cette lettre est le récent verdict concernant Félicien Kabuga.
Arrêté en France en mai 2020, beaucoup avaient espéré que son procès serait l’occasion pour les rescapés d’obtenir justice. Cependant, contre toute attente, le procès a pris fin brusquement, les juges arguant de l’incapacité mentale de l’accusé, basée sur un rapport psychologique, pour motiver leur décision de libération.
Mais Butera ne s’arrête pas là. Il met en parallèle cette décision avec d’autres procès internationaux, notamment ceux de Josef Schütz et d’Irmgard Furchner, tous deux accusés de crimes durant la Seconde Guerre mondiale et jugés en Allemagne malgré leur grand âge.
L’auteur de la lettre s’interroge alors sur la disparité des traitements judiciaires, mettant en exergue les crimes pour lesquels Kabuga est accusé.
Dans une prose poignante, l’auteur évoque les victimes du génocide contre les tutsi, rappelant la douleur indescriptible et le besoin de justice ressenti par les survivants.
"Les os enterrés et ceux-là qui traînent encore à la surface crient, pleurent et réclament justice", écrit-il.
Il attire l’attention sur le poids des traumatismes toujours présents et défie les juges de considérer l’impact de leurs décisions.
En fin de lettre, Butera s’adresse directement aux survivants, les exhortant à ne plus dépendre de la justice internationale, mais à lutter pour que les bourreaux soient jugés sur leur propre sol.
Il rappelle également que "le passage du temps ne diminue en rien la culpabilité des assassins".
L’impact de cette lettre ouverte est palpable. Elle nous rappelle non seulement les erreurs du passé, mais aussi l’importance cruciale de la justice pour les victimes. En ces temps incertains, la lettre de Butera met en lumière la nécessité d’une justice équitable, transparente et, surtout, humaine.
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