Quand la Belgique punit le Rwanda au lieu d’assumer son passé

Redigé par Liliane Iradukunda
Le 19 février 2025 à 12:30

L’origine des troubles que nous vivons encore aujourd’hui remonte à l’époque coloniale, lorsque la Belgique a joué un rôle majeur dans la division ethnique au Rwanda. En instaurant des politiques discriminatoires et en introduisant les cartes d’identité ethniques, elle a exacerbé les tensions entre Hutus et Tutsis. Cette division artificielle a pavé la voie au génocide contre les Tutsi en 1994, où plus d’un million de vies ont été fauchées.

Un des acteurs clés de cette politique de division fut le Colonel Guy Logiest. En 1959-1960, il prit la décision unilatérale de destituer tous les chefs et sous-chefs tutsi de leurs fonctions pour les remplacer par des Hutus. Cette décision marqua le début d’une impitoyable chasse à l’homme, forçant des milliers de Tutsi à l’exil pour échapper à la mort. Ce processus de « décolonisation ethnisée » posa les bases du futur génocide de 1994. Le rôle de la Belgique en général, et du Colonel Logiest en particulier, mérite d’être jugé devant les tribunaux, même aujourd’hui.

Et que fit la Belgique durant le génocide ? Elle fut l’un des premiers pays à évacuer ses ressortissants… emportant même chiens et chats, mais laissant derrière elle des milliers de Rwandais à la merci des tueurs. Avec son influence, elle aurait pu jouer un rôle déterminant pour stopper les massacres. Elle ne l’a pas fait.

Aujourd’hui, certains pays occidentaux, dont la Belgique, se positionnent en donneurs de leçons sur la gouvernance et les droits de l’homme, tout en refusant d’assumer leur propre responsabilité historique. Ils réclament des sanctions contre le Rwanda, notamment sur la situation en RDC, alors qu’ils ont eux-mêmes exploité et déstabilisé cette région pendant des décennies.

Plutôt que de chercher à punir le Rwanda, la Belgique devrait assumer son passé et soutenir les efforts du gouvernement rwandais actuel pour trouver une solution durable à la crise qui touche la région des Grands Lacs.

Mais le Rwanda n’est plus celui qu’ils ont laissé sombrer. Sous la direction du Président Kagame, notre pays s’est relevé et reconstruit, sans dépendre de ceux qui l’ont abandonné.

Ces critiques étrangères ne sont rien d’autre qu’une tentative de freiner un Rwanda prospère et indépendant, qui refuse d’être sous influence.

Le Rwanda est maître de son destin et n’a aucune leçon à recevoir de ceux qui ont contribué à ses souffrances passées.


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