RDC : confusion autour des déclarations de l’armée sur le désarmement des FDLR

Redigé par IGIHE
Le 27 octobre 2025 à 03:03

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) semblent adopter une position plus souple vis-à-vis des FDLR, suggérant qu’il n’est plus nécessaire de les attaquer, le groupe commençant selon elles à respecter les ordres de désarmement.

En effet, le porte-parole des FARDC, le général de division Sylvain Ekenge Bomusa, avait sommé, le 10 octobre 2025 dernier, les combattants FDLR de se rendre soit au gouvernement congolais, soit à la mission de maintien de la paix des Nations unies en RDC (MONUSCO).

Le général Ekenge avait précisé que, en cas de refus, l’armée congolaise n’hésiterait pas à recourir à la force pour démanteler le groupe, conformément à l’accord de paix de Washington signé en juin.

Pourtant, lors de la troisième session du Mécanisme conjoint de coopération en matière de sécurité (JSCM), tenue à Washington les 21 et 22 octobre, les délégations rwandaise et congolaise, ainsi que les États-Unis et les observateurs, ont confirmé que le désarmement des FDLR n’avait pas encore commencé. Malgré cela, le général Ekenge a maintenu que le processus était en cours.

Dans une interview accordée à Deutsche Welle, il a indiqué que les FDLR « ont suivi les instructions de l’armée congolaise », tout en soulignant que le groupe reste présent dans des zones contrôlées par l’AFC/M23 à Rutshuru, dans le Nord-Kivu. Selon lui, la coalition empêcherait les FDLR de se rendre aux FARDC ou à la MONUSCO.

« Ils sont empêchés de déposer les armes. Aujourd’hui, il faut se demander où se trouvent les FDLR. Ils veulent déposer les armes, mais on les en empêche », a déclaré le général Ekenge. Interrogé sur les raisons pour lesquelles l’AFC/M23 bloquerait le processus, il a répondu ne pas savoir, mais a insisté sur la poursuite des campagnes de sensibilisation menées, selon lui, par l’armée congolaise.

« Nous faisons ce qui est requis de nous. Nous avons mené des campagnes de sensibilisation au sein des FDLR et continuons à le faire. J’ai personnellement sommé ces derniers de déposer les armes. D’autres devraient nous aider dans cet effort », a-t-il ajouté.

L’accord de paix de Washington prévoit que le Rwanda et la RDC échangent des informations sur les FDLR et leurs groupes affiliés via le JSCM, notamment sur leurs mouvements, leur force et la localisation de leurs combattants et de leur armement.

En juillet 2025, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a révélé que certains membres des FDLR avaient été intégrés à l’armée congolaise et aux milices Wazalendo, une démarche que Kigali considère comme une violation des engagements de paix.

« Toutes les informations sur les FDLR nous sont connues, leurs localisations et les unités où ils ont été intégrés. Ils ne peuvent pas prétendre que ces personnes ont disparu. Ils ont non seulement été absorbés dans l’armée, mais aussi dans les milices Wazalendo », a indiqué Nduhungirehe.

Par ailleurs, le Centre rwandais d’intelligence financière (FIC) a identifié 25 Rwandais liés à des activités terroristes, indiquant que des hauts dirigeants des FDLR étaient toujours actifs dans le territoire de Walikale au 14 octobre 2025.

Parmi eux figurent le président des FDLR, Gaston Iyamuremye, alias lieutenant-général Byiringiro Victor, et le commandant militaire Pacifique Ntawunguka, alias général Omega, tous deux localisés dans la zone de Buhaya, à Walikale.

Les FARDC semblent adopter une position plus souple vis-à-vis des FDLR, suggérant qu’il n’est plus nécessaire de les attaquer

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