Des allégations troublantes selon lesquelles des prisonniers du pénitencier de Muhanga, au sud du Rwanda, se seraient livrés au cannibalisme en raison d’une surpopulation carcérale, ont refait surface dans la presse internationale.
Ces informations, qui ont choqué l’opinion nationale, respectueuse de sa culture et de ses traditions, sont pourtant apparues dans des journaux aussi renommés que le "Jerusalem Post", paraissant en Israël.
Le fondement de ces allégations reste toutefois questionnable. Nombre d’entre elles s’appuient sur des événements survenus il y a plus de 25 ans, pendant la période tragique post-génocide commis contre les Tutsis du Rwanda en 1994.
Selon la Commission des Droits de l’Homme, la surpopulation carcérale atteindrait actuellement 124% au Rwanda. Mais cette surpopulation mènerait-elle réellement à des actes aussi barbares ?
Aucune preuve concrète n’a été fournie pour appuyer ces rumeurs. Il s’agit en effet de nouvelles qui ont déjà circulé par le passé.
En 2015, le journal indien "Zeenews" les relayait, suivi par d’autres médias de moindre envergure.
La rumeur est réapparue en 2022 dans le journal britannique "The Mirror", avant d’être reprise par d’autres publications telles que le "Daily Star".
L’organe national en charge des prisons, le Rwanda Correctional Service (RCS), a réfuté ces allégations, insistant sur le fait qu’aucun cas de cannibalisme n’avait été rapporté dans les prisons du pays.
La prison de Muhanga, par exemple, accueille actuellement 6.441 prisonniers, bien qu’elle ait une capacité officielle de 3.063 détenus, soit une surpopulation estimée à 227,5%.
Des témoignages d’anciens dirigeants rwandais viennent également contredire ces rumeurs. Pierre Célestin Rwigema, ancien Premier ministre en 1995 et actuel représentant du Rwanda à l’Assemblée législative des états de l’Afrique de l’Est (EALA), a insisté sur le fait qu’il n’y avait jamais eu de tels incidents durant son mandat. Il souligne également que le cannibalisme va à l’encontre des valeurs culturelles du peuple rwandais.
De son côté, Sheikh Abdul Karim Harelimana, ancien ministre de l’intérieur, et de facto en charge de la sécurité en 1996, dernièrement accrédité ambassadeur du Rwanda en Indonésie, a confirmé que la faim n’a jamais été un problème dans les prisons rwandaises.
"La surpopulation carcérale existait il est vrai, mais aucun prisonnier n’a jamais mangé un autre", a- t-il déclaré à IGIHE.
Le gouvernement rwandais œuvre activement à réduire la surpopulation carcérale en construisant de nouvelles prisons, en proposant des peines alternatives et en utilisant la technologie sur base de bracelets électroniques pour favoriser la surveillance des criminels, plutôt que de les incarcérer.
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