De nombreux combattants Wazalendo, accompagnés de soldats burundais, se sont repliés dans le territoire d’Uvira après avoir été repoussés par l’AFC/M23 dans plusieurs localités du Sud-Kivu, notamment la ville de Bukavu.

Ces groupes armés, pourtant soutenus par le gouvernement congolais, s’étaient d’abord heurtés aux Forces armées de la RDC (FARDC), qu’ils accusent de lâcheté pour avoir abandonné le champ de bataille et tenté de se replier vers des zones comme Kalemie, dans la province du Tanganyika.

Depuis plusieurs jours, les combattants Wazalendo tentent de reprendre les zones tombées aux mains de l’AFC/M23, notamment au Sud-Kivu. Toutefois, ces offensives se sont systématiquement soldées par des échecs, les obligeant à se retirer rapidement face à la riposte adverse.

Alors que les relations avec les troupes burundaises avaient jusque-là été relativement cordiales, la visite du ministre congolais de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita, à Uvira le 7 avril 2025, a révélé une nette détérioration du climat entre les deux camps.

L’un des chefs Wazalendo a accusé les forces burundaises de faire obstacle à leurs offensives contre l’AFC/M23, même dans des situations jugées favorables.

« Nous, les Wazalendo, faisons face à des blocages sur le front. Vous êtes ici avec notre chef et le commandant régional ; dites-nous clairement quels sont les objectifs et la mission des troupes burundaises sur notre territoire. Chaque fois que nous sommes sur le point de remporter une victoire contre l’ennemi à Kamanyola, les Burundais nous stoppent et disent : “Non, vous n’êtes pas autorisés à attaquer ici.” » a-t-il déclaré.

Le ministre Muadiamvita a tenté d’apaiser les tensions, rappelant que le Burundi est un partenaire de la RDC. Il a précisé que si les forces burundaises s’opposaient à certaines offensives, c’était en raison d’une stratégie militaire rigoureusement planifiée.

De leur côté, les combattants Wazalendo affirment assumer seuls la défense d’Uvira. Selon eux, un retrait de leurs positions entraînerait la chute immédiate de la ville entre les mains de l’AFC/M23. Une prise de position qui illustre clairement la perte de confiance envers les troupes burundaises comme envers les forces congolaises.

La coalition Wazalendo est également confrontée à de graves difficultés logistiques, notamment une pénurie d’armes, de munitions et de vivres. Elle affirme qu’« il est difficile de subvenir aux besoins de plus de 6 000 combattants » et a lancé un appel désespéré au président congolais Félix Tshisekedi pour qu’il prenne en compte ses doléances.

Ces révélations sur les conditions de vie précaires des combattants interviennent alors que le commandant de la coalition, le lieutenant-général Padiri Bulenda David, a été convoqué à Kinshasa pour des raisons qui n’ont pas encore été officiellement communiquées.

Le ministre Muadiamvita a tenté d’apaiser les tensions entre les wazalendo et les troupes burundaises

Le lieutenant-général Padiri Bulenda David, a été convoqué à Kinshasa pour des raisons pas encore communiquées