Cuba, dont le régime a longtemps bénéficié de la générosité du Venezuela pays membre de l’Opep, a décrété trois jours de deuil à l’annonce du décès d’Hugo Chavez, victime d’un cancer pour lequel il avait été opéré quatre fois à La Havane sur une période de 18 mois. La télévision cubaine a consacré mardi soir une large part de ses programmes à la disparition du président vénézuélien, faisant le panégyrique de l’instigateur de la « révolution bolivarienne » qualifiée « d’irréversible ».

Le soutien apporté par Hugo Chavez s’est révélé crucial pour un pays souffrant de l’embargo imposé par les Etats-Unis, au bord de la faillite financière et de plus en plus isolé depuis la chute de l’empire soviétique. A Cuba, le dirigeant était perçu comme un leader sans égal en Amérique latine, comme un défenseur du socialisme et un garant de l’unité et de l’indépendance régionale à l’égard du voisin américain. La crainte des Cubains est d’avoir à nouveau perdu un allié stratégique et de voir le pays replonger dans une crise économique similaire à celle des années 90 après l’effondrement de l’Union soviétique.

La mort du chef de l’Etat vénézuélien ne devrait pourtant pas avoir de conséquences à court terme sur le régime castriste, estiment les observateurs. « Je suis certain que les Cubains sont inquiets mais je ne pense pas que cela va changer les choses pour eux. Ils ont essuyé des coups bien plus durs par le passé », a commenté Frank Lora, ancien vice-secrétaire adjoint à la Défense lors du premier mandat de Barack Obama.

La plupart des analystes font remarquer que l’économie cubaine s’est diversifiée au cours des 20 dernières années avec le développement du tourisme, de l’industrie pharmaceutique et une amélioration de la production d’hydrocarbures et de nickel. Toutefois, la dépendance à l’égard du Venezuela, premier exportateur de pétrole du continent latino-américain, demeure forte dans des domaines aussi divers que la pêche, le maintenance portuaire et ferroviaire, l’hôtellerie, l’agriculture, la production de nickel et d’acier et quasiment la totalité de l’industrie pétrolière cubaine