Le discours du Président en ce dimanche 7 avril 2019 n’a pas été saccadé tout autant qu’il n’a pas accusé des formes de violence comme il en avait l’habitude antérieurement dans des moments pareils. Tout en portant à l’attention de son audience fait de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement venus de part et d’autre du monde, il a souligné qu’il n’y a plus de ténèbres comme dans les années 1994 où le Rwanda avait de la peine à se relever de la faillite totale de l’Etat causée par les vandales et le génocide des Tutsi.
"Nous cherchons à vivre en paix", a-t-il dit et insisté comme une façon de mettre en garde "des ennemis du pays qui cherchent à saper les efforts et progrès accomplis" depuis ces années de braise.
"Le pays était prêt à combattre quiconque, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, tenterait de saper les efforts de reconstruction, d’unité et de réconciliation", a-t-il néanmoins menacé mettant à témoin la Communauté internationale. C’est une allusion à peine voilée des relations particulièrement difficiles entre lui et son voisin de l’Ouest, Yoweri Museveni.
Il a prononcé son discours devant de hautes personnalités politiques, universitaires et hommes d’affaires du Rwanda ainsi que de hauts dignitaires étrangers.
« Vous êtes nombreux à nous avoir accompagnés depuis fin1994. Nous vous remercions pour avoir contribué à la guérison et à la reconstruction du Rwanda », a-t-il lancé à la Communauté internationale.
Et à ses compatriotes ?
« Je remercie également mes compatriotes rwandais qui ont uni leurs efforts pour re-créer ce pays. En 1994, il n’y avait pas d’espoir, il n’ y avait que des ténèbres. Aujourd’hui, la lumière rayonne dans cet endroit », a-t-il dit.
Les dirigeants qui sont intervenus ont également salué la résilience des Rwandais et ont promis coopération et solidarité avec le Rwanda.
« Je suis venu ici pour renouveler la solidarité de l’Union africaine avec le Rwanda », a déclaré Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union Africaine.
« C’est avec émotion que l’Union africaine se joint au Rwanda pour cette commémoration”, a ajouté Faki.
Il a réitéré la nécessité de travailler ensemble, soulignant qu’ "aucune somme d’efforts ne peut réconforter les survivants du génocide”. Point, à la ligne. Tout le monde craint de soulever les indemnisations des rescapés. Est-ce une étape qui reste lointaine ? Viendrait-elle refaçonner autrement que prévu la société rwandaise ? Pourtant, la Belgique, par la voix de son premier ministre Michel, a présenter de nouveau ses excuses. Curieusement, elles ne seront pas traduites en procédure juridique pour réclamer des compensations pour les rescapés de ce terrible génocide qui meurent à petit feu.
Le Président de l’Union Européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré que « notre pouvoir en tant que peuple repose sur la solidarité », appelant le monde à devenir une force plus unifiée.
Le Président Kagame a lancé un sévère avertissement aux négationnistes du génocide, et à ceux qui tentent de diviser les Rwandais et s’efforcent parfois de nuire aux efforts déployés par les Rwandais pour reconstruire leur pays.
Il a déclaré que les Rwandais vont riposter et a averti que le pays est maintenant plus fort qu’avant.
« Nous ne revendiquons aucune place spéciale, mais nous avons une place pour réclamer. L’esprit de combat est vivant en nous. Ce qui s’est passé ici ne se reproduira plus jamais.
« Le Rwanda est un très bon ami pour ses amis. Nous voulons la paix, nous avons tourné la page. Mais aucun adversaire ne devrait sous-estimer la force formidable qu’ont acquise les Rwandais à la suite des circonstances particulières", a indiqué Kagame lançant un avertissement clair à de potentiels adversaires qui complotent de revenir aux affaires les armes à la main.
« Rien ne peut plus opposer les Rwandais les uns contre les autres, plus jamais. Cette histoire ne se répétera plus. C’est notre ferme engagement. "
Parmi les dirigeants étrangers présents à la cérémonie de commémoration figuraient le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed et la Première Dame Zinash Tayachew, le Président Idriss Deby du Tchad, le Premier Ministre belge, Charles Michel, le Président du Niger Mahamadou Issoufou, le Président du Congo-Brazzaville Denis Sassou N’gueso, le Président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, la Gouverneure Générale du Canada, Julie Payette, le Président de la Commission de l’Union Européenne, Jean-Claude Juncker, et le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki.
L’ancien Président de la Tanzanie, Benjamin Mkapa, l’ancien Président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, la Secrétaire Générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, et la Secrétaire Générale du Commonwealth, Patricia Scotland, ont également assisté à la cérémonie. La France, l’Allemagne et la Suède ont également envoyé leurs délégués.
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