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La Turquie confrontée à une poussée djihadiste à Idlib

Redigé par IIGIHE
Le 10 janvier 2019 à 10:57

Les rebelles soutenus par la Turquie perdent du terrain, alors que Moscou et Damas s’impatientent

Alors que la perspective d’un retrait militaire rapide des forces américaines de Syrie s’éloigne et vient contrarier le projet turc d’intervention dans le nord-est du pays contre les Kurdes, un nouveau caillou vient d’entrer dans la chaussure d’Ankara : une poussée djihadiste autour de la région d’Idlib au détriment de ses alliés syriens.

En quelques jours, les hommes de Hayat Tahrir Al-Cham (« Organisation de libération du levant », HTS) ont gagné du terrain dans le nord-ouest de la Syrie. L’ex-branche syrienne d’Al- Qaida, qui tient déjà la majorité de la province d’Idlib, s’est emparée début janvier de plusieurs dizaines de villages dans la région voisine d’Alep où le groupe a délogé les combattants de la formation armée Noureddine Al-Zinki.

Noureddine Al-Zinki fait aujourd’hui partie du Front national de libération (FNL), une alliance de forces rebelles soutenues par la Turquie. « Mais aucune autre faction du FNL, qui rassemble des groupes disparates, n’a apporté son soutien à Zinki contre HTS », relève Nawar Oliver, analyste militaire au centre d’études stratégiques Omran, un think-tank basé en Turquie et proche de l’opposition modérée.

Les rebelles pro-turcs ne sont pas prêts, pas plus que leur parrain Ankara, « à lancer une vaste offensive contre HTS, qui entraînerait un contre-feu et la fuite de civils, soit vers la zone d’Afrin [sous contrôle pro-turc], soit vers le territoire turc. Et Ankara ne veut pas d’un tel afflux », poursuit cet expert. La Turquie, dont des troupes sont déployées dans la province d’Idlib en vertu du processus d’Astana, censé maintenir une désescalade et un cessez-le-feu entre forces rebelles et gouvernementales, n’a pour l’heure pas réagi aux déconvenues subies par ses protégés sur le terrain.

Quatre « zones de désescalade »
Lancé en décembre 2016 dans la capitale kazakhe, le processus d’Astana, sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, a permis d’instaurer quatre « zones de désescalade » en Syrie, depuis reconquises par les forces du régime soutenues par leurs parrains russe et iranien, à l’exception de celle qui englobe la province d’Idlib et plusieurs localités des provinces voisines d’Alep et de Hama.

Les combats de ces derniers jours ont, eux, commencé dans la province d’Alep, avant de s’étendre aux zones voisines d’Idlib et de Hama. La région est le théâtre régulier de luttes intestines entre groupes djihadistes ou rebelles. L’avantage, dans les derniers affrontements, est pour l’heure aux djihadistes de HTS, qui veulent « s’imposer comme l’unique force consistante dans la zone démilitarisée, face aux Turcs et aux Russes », affirme Nawar Oliver.

avec lemonde.fr


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