Que comprendre de la saga au tour de l’arrestation des Trois Rwigara

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 28 septembre 2017 à 01:59

Diane Rwigara, l’ambitieuse jeune dame écartée de la course à la récente élection présidentielle, sa soeur Ane et sa mère Adeline Rwigara ont été officiellement arrêtées samedi le 23 septembre 2017 et gardées à vue à la station de Remera, un quartier de l’Est de la ville de Kigali. Raisons : le trio ne répondait pas aux convocations de la Police d’investigation criminelle qui enquête sur les infractions commises par toutes les trois. Pourtant, même si la Police criminelle excédée, a dû les arrêter toutes (...)



Diane Rwigara, l’ambitieuse jeune dame écartée de la course à la récente élection présidentielle, sa soeur Ane et sa mère Adeline Rwigara ont été officiellement arrêtées samedi le 23 septembre 2017 et gardées à vue à la station de Remera, un quartier de l’Est de la ville de Kigali. Raisons : le trio ne répondait pas aux convocations de la Police d’investigation criminelle qui enquête sur les infractions commises par toutes les trois.
Pourtant, même si la Police criminelle excédée, a dû les arrêter toutes les trois, les infractions qui pèsent sur l’une et l’autre sont inégales en qualité et en intensité.

Refus d’obtempérer et insultes de la mère
Dans tous les cas, toutes les trois tombent sous le coup de refus de répondre aux convocations de la Police d’Investigation Criminelle (CID). La mère des deux a été entendue injuriant les officiers de policiers venus l’emmener de force au bureau de Police pour interrogatoire.

“Vous êtes des voleurs !!! Des Tueurs !!! Des Interahamwe !!!”, a-t-elle été entendu insultant les officiers, elle qui est une fervente croyante pour avoir une chapelle chez elle. Elle faisait alors allusion aux quelques 160.000 dollars saisis, entre autres, par la Police récemment ; chose qui a été dûment attestée par le Chef de quartier Kiyovu qui a signé le PV de saisie.

Des insultes aux agents de l’ordre peuvent-elles être laissées impunies ? Il faut faire montre d’une clémence formidable !

Au fond, les Rwigara savent bien que le problème est sérieux et qu’à la question d’atteinte à la sécurité du territoire et des institutions publiques, la chose devient intolérable.
Se conformant à la loi votée par le parlement rwandais il y a quelques années autorisant, en totale violation de la vie privée, les agences nationales de l’ordre et de sécurité publique à recueillir les écoutes téléphoniques et autres télé communications, celles-ci ont pu retracer les appels téléphoniques de Mme Adeline Rwigara avec une certain Thabita installée aux USA.

La mère Adeline a vite fait d’accuser sa fille Diane de politique ténébreuse .

Elle le fait sans le savoir dans ses confidences avec son interlocutrice :

“Elle (Diane Rwigara) voulait aller à Los Angeles. Elle est dans l’opposition interieure. Elle (cette opposition) est nombreuse. Dans sa tete tout est politique uniquement. Ses bagages ont disparu de l’avion. Elle vient de recruter plusieurs opposants…. Je ne les connais pas….Le fait qu’elle ne veut pas quitter le pays c’est qu’elle craint que ses camarades ne la traitent de lâche. Ils se sont décidés de la confrontation intérieure, vis-à-vis du régime actuel…”, a-t-elle dit à Thabita. Toutes les deux interlocutrices étaient très anxieuses des actions politiques secretes de leur enfant.

De toutes les conversations téléphoniques perquisitionnées par l’agence nationale de sécurité montrent que la fille Diane Rwigara est criminalisée. Au fond, elle est entrée tête baissée dans la politique. Toute jeune qu’elle est, elle ne manque pas de mauvais conseillers, des coriaces opposants rwandais de la RNC/Rwanda National Congress entrés en coalition avec des groupes armés, résidus des milices et armée génocidaires qui se sont formées et ont fait des experiences concluantes du génocide des Tutsi en 1992 dans le Bugesera/Nyamata (sud oust du pays) et dans les Bagogwe de Ngororero ( au Nord Ouest) sous le régime de Habyarimana avec d’opérer la solution finale entre avril et juillet 1994.

Une lutte ethnocentriste hutu qui se cache derrière la quête de la démocratie
La percée dans l’opposition de la diaspora d’une RNC/Rwanda National Congress fait de transfuges du FPR, un Général Kayumba Nyamwasa, d’un Major Théogène Rudasingwa et d’un ancient Procureur Général a été saluée par les cercles ethnocentristes Hutu rwandais qui avaient une soif de renverser l’ordre nationaliste des choses tel que prone par le régime actuel. Ces cercles seront parfaitement satisfaits du long et fastidieux travail de stratèges de la zizanie qui peuplent la ligne dure de l’IDC belgo romaine.

La candidate écartée de la course à la présidentielle, Diane Rwigara, a-t-elle suivie les yeux fermés le plan ourdi par le RNC et lui transmis par ses oncles directs très influents dans cette organization politique ? Dans cette conversation téléphonique entre la mère et la tante de Diane, il est question de peur pour leur fille d’être démasquée par les services de renseignement rwandais. L’idée ne leur vient pas de lui montrer que l’opposition qu’elle recrute viendra se renforcer et créer encore une fois l’extrêmisme hutu pour voir à nouveau le sang tutsi reversé dans le pays dans un espace de temps aussi court que celui-ci s’il faut faire un repère de l’Apocalypse du Col. Théoneste Bagosora de 1994.

Si toute l’opposition politique rwandaise de la diaspora veut se liguer pour mieux combattre la coalition au pouvoir actuel dirigée par le FPR, elle avance et brandit des rancoeurs. Diane Rwigara, une carte toute trouvée du RNC, y est allée à corps perdu depuis que son père est mort dans un accident que cette opposition a qualifié de simulé. La pauvre fille, ses études de sociologie politique ne lui ont pas été d’une quelconque utilité. Elle n’a pas compris que quand bien même cette mort pouvait être une motivation, les politiciens ont une extreme obligeance de manières rafinées, de l’affabilité. Elle se devait d’enterrer les bouffées de colère et d’irascibilité qu’on a souvent constaté dans ses discours et declarations.

Le RNC qui, à un certain moment a tenté de diriger des troupes composites dont les éléments FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda vers le Rwanda à partir de la RDC, pensait qu’il pouvait composer avec ces forces politiques ethnocentristes hutu se doit de faire un examen de conscience et comprendre que ce terrain est pourri, que ces dernières doivent être combattues plus que les forces politiques progressistes européennes ne combattent l’extrême droite, les Le Pen français et autres.

Diane Rwigara devient donc une victime expiatoire sur l’autel des intérêts de ses oncles. Il s’entend que sa soeur Anne n’a rien d’autre à se faire reprocher que le fait de ne pas avoir répondu de son gré aux convocations de la Police pour attester le non paiement d’impôt de l’industrie de cigarettes de son père. La bouche pleine de verbe insultant de la mère Adeline Rwigara, serait-elle un instinct de protection de ses filles arrêtées et emmenées avec elle par les Officiers de Police pour interrogatoire quelques jours avant ? A-t-elle adopté la stratégie de l’insulte parce que voyant le danger qu’elle pressentait avec Tabitha venir ? Dommage pour une mere qui sent ses viscères la quitter incapable, car trop tard, de protéger sa fille. Aurait-elle dû adopter la philosophie du silence du “loup” d’Alfred de Vigny ?


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