M. Prime Ngabonziza, DG de RWAFA

Dans ce colloque, des chercheurs exposent leurs travaux sur la problématique de l’eau et de l’environnement. Eux comme d’autres qui y réfléchissent abondent dans le sens d’asseoir des stratégies à mettre en place pour lutter contre l’érosion qui dénude le sol des collines culturales rwandaises à forte pent des versants des cours d’eau pour déposer le limon dans les lits de ces derniers rendant ainsi l’eau de ces rivières difficilement utilisables à des fins diverses dont l’alimentation des industries et habitations, la production de l’énergie hydroélectrique...

Cette question de pollution de l’eau est aussi posée avec acuité dans les zones urbaines où les activités de ville (industries, garages, détritus et autres déchets des menages) ont un rôle très polluant sur la nappe phréatique des marais.

Mme Frederique de Man, Ambassadrice de Hollande au Rwanda invitée au colloque

Le Nigérian Umaru Garba, doyen du Collège de Science et Technologie et enseignant de Environmental Engineering a réfléchit sur les stratégies de lutte contre la pollution de l’eau des rivières et des marais.

Il donne des lignes directrices des causes possibles de la pollution de l’eau. Est-ce l’érosion causée par la culture sur colline ou par l’exploitation non contrôlée des mines ? Sont-ce les industries qui déchargent leurs sales eaux non retraitées dans la nappe phréatique des marais ?

Unprofesseur du Collège de Science et Technologie de Kigali prend la parole

La solution qu’il propose pour les zones rurales est la sempiternelle culture des colline avec des terrasses radicales et des arbres aux bordures permettant la rétention des eaux de ruissellement qui emportent le sol meuble pour aller se reposer en contrebas dans le fond des rivières .

Des chercheurs universitaires ont exposé leurs travaux de recherche sur la pollution de l’eau, sur la nécessité de monitoring de la pluviométrie afin de mieux cerner le problème et devoir échafauder des pistes de solutions.

L’action de l’homme sur la nature
Le fermier agricole rwandais cultive-t-il la terre des marais et celle des bords des cours d’eau ? Les plans directeurs des villes sont-ils contournés pour implanter des usines qui déversent leurs eaux usées non retraitées ?...

"La question de la pollution des eaux est liée à une forte densité de la population. Plus la population est nombreuse, plus elle cherche un espace d’habitat et d’exploitation pour sa survie. Et les déchets produits dans cette quête sont transportés par les eaux de ruissellement dans les marais, empuantissant aissi la nappe phréatique", a indiqué Dismas Karurangwa, fonctionnaire près la RWAFA en charge de la dépollution de l’eau des rivières et lacs du Rwanda.

Le chercheur Dr Christian Birame Sekoko et ses deux adjoints ont travaillé sur le versant de la Nyabarongo et l’impact de la pollution des eaux de la rivière Nyabugogo, une étude menée en 2016 financée par l’UNESCO à hauteur de 50.000 $ qui a dégagé des recommendations diverses montrant les crues des torrents Mpazi et la nécessité de délocaliser les activités polluantes des garages situées sur les bords de la rivière Nyabugogo qui longe une partie de la ville de Kigali.

Les appels de cette équipe de chercheurs ont-ils été entendus par les pouvoirs publics ? Toujours est-il que les boutiques et garages qui étaient baties sur les bords de cette rivière ont été délocalisés et que la partie du quartier Gatsata (Nord de Kigali) longeant le marais de la rivière va être démolie moyennant compensations pour être un espace vert protecteur dudit marais et de sa nappe phréatique.

En effet, les experts hydrologues rwandais trouvent que l’eau utilisable dans les différentes activités économiques n’est pas suffisante, que la seule façon d’en accroître le volume n’est rien d’autre que la lutte pour sa dépollution.

Inauguration d'ne exposition des activités des partenaires intervenant dans le secteur Eau au Rwanda

Une étude menée en 2015 a révélé que le Rwanda reçoit chaque année 6.5 milliards de mètres cubes d’eau, rapporte Umuseke.rw citant François Tetero, directeur de département de l’Eau auprès de RWAFA.

Cet expert trouve que la moyenne de l’eau utilisée par chaque citoyen rwandais est de 650 M3 par an, ce qui est nettement inférieur à la moyenne de 1.000 m3 répondant aux standards internationaux.

La problèmatique de l’eau au Rwanda reste-t-elle entière ? Toutes les recherches scientifiques sur la dépollution de l’eau butteront contre le mode d’habitat et d’absence de volonté politique obligeant les ménages autant ruraux qu’urbains à retenir sérieusement les eaux de ruissellement.

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