Dans une lettre ouverte, elles affirment refuser d’être utilisées comme « pions dans les guerres culturelles américaines », dénonçant un récit qu’elles qualifient de trompeur, dangereux et politiquement instrumentalisé.
Ces déclarations du président américain ravivent une controverse persistante, nourrie de longue date par des courants d’extrême droite occidentaux. Le concept de « génocide blanc » est néanmoins catégoriquement contesté par la majorité des spécialistes, par Pretoria et par les ONG de défense des droits humains.
Si l’Afrique du Sud connaît un taux de criminalité exceptionnellement élevé, avec plus de 70 homicides par jour en moyenne, les statistiques montrent que la grande majorité des victimes sont des Sud-Africains noirs, vivant dans des zones urbaines défavorisées.
Les attaques contre les fermiers, blancs comme noirs, constituent un phénomène grave, mais ne relèvent pas du génocide au sens défini par l’ONU, c’est-à-dire une volonté délibérée d’exterminer un groupe humain.
Plusieurs enquêtes ont également révélé que certaines images utilisées par Donald Trump pour appuyer ses accusations, notamment celles montrant un prétendu « enterrement de masse », provenaient en réalité d’une action symbolique organisée en 2020 par des groupes agricoles, où des croix avaient été plantées pour représenter deux décennies de décès.
De nombreux Sud-Africains estiment que les déclarations de Trump relèvent d’un agenda idéologique plutôt que de faits, visant, selon ses détracteurs, à justifier des politiques migratoires discriminatoires, comme l’accueil prioritaire d’Afrikaners aux États-Unis.
La lettre ouverte initiée par l’universitaire Piet Croucamp souligne ce rejet de la récupération politique. Les signataires y reconnaissent certes les défis majeurs du pays, criminalité endémique, inégalités persistantes et lenteur des réformes foncières, mais refusent toute assimilation à un peuple persécuté.
Ces prises de position ont toutefois suscité de vives critiques d’AfriForum, organisation afrikaner très active dans les débats publics, estimant que les attaques contre les fermiers constituent une persécution ciblée.
Ernst Roets, l’un de ses dirigeants, dénonce la minimisation, dans la lettre, des meurtres ruraux et l’ignorance des effets des politiques d’action affirmative et des expropriations.
Pour ces groupes, la médiatisation par Trump est un « mal nécessaire » pour attirer l’attention sur cette crise, intensifiée par l’annonce du boycott américain du prochain G20 en Afrique du Sud.














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