Une délégation caribéenne au Royaume-Uni pour réclamer des réparations pour l’esclavage

Redigé par IGIHE
Le 17 novembre 2025 à 04:00

Une délégation de la Commission des réparations du CARICOM (Communauté des Caraïbes), qui regroupe 15 nations de la région, sera au Royaume-Uni du 17 au 20 novembre 2025 pour une visite qualifiée d’« historique ».

L’objectif : rencontrer des responsables britanniques, des parlementaires, des diplomates caribéens, des universitaires et des acteurs de la société civile afin de discuter des réparations pour l’esclavage et le colonialisme.

Cette initiative vise à reconnaître les injustices historiques subies par les populations africaines et leurs conséquences persistantes, notamment les discriminations raciales. Les gouvernements caribéens demandent notamment une reconnaissance officielle, des excuses formelles, l’annulation de dettes, des initiatives éducatives et des compensations financières.

« La visite de la Commission des réparations du CARICOM au Royaume-Uni est historique, car c’est la première d’une série d’engagements destinés à sensibiliser l’opinion, corriger les idées reçues sur le mouvement des réparations et établir des partenariats stratégiques pour avancer dans la réparation des torts historiques », a déclaré le Dr Hilary Brown, membre de la délégation et responsable du programme culture et développement communautaire du CARICOM.

Entre le XVe et le XIXe siècle, plus de 12,5 millions d’Africains ont été enlevés, transportés de force vers les Amériques et réduits en esclavage. Le Royaume-Uni a été responsable du transport de plus de trois millions d’Africains vers les Caraïbes, et la population britannique reste largement ignorante de cette histoire.

Selon un sondage de 2025 effectué par ’The Repair Campaign’, 85 % des personnes interrogées n’étaient pas au courant de l’ampleur de la participation britannique à la traite négrière transatlantique.

Toutefois, le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé une certaine réticence à rouvrir le débat sur ce sujet. Lors du dernier sommet du Commonwealth, il a insisté sur la nécessité de se tourner vers l’avenir et de relever des défis contemporains tels que le changement climatique, plutôt que de revisiter le passé.

Par ailleurs, le gouvernement britannique a récemment accepté de discuter de formes de réparations non financières, comme la restructuration d’institutions financières ou l’allégement de la dette.

Le CARICOM continue de défendre un plan en dix points de réparations, récemment mis à jour pour intégrer les preuves historiques et scientifiques émergentes.

En juillet dernier, les dirigeants caribéens ont également appuyé une pétition adressée à Sa Majesté le roi Charles III, sollicitant un avis juridique sur la légalité de la déportation forcée des Africains vers la Jamaïque, sur le caractère criminel de cet acte au regard des crimes contre l’humanité, et sur l’obligation du Royaume-Uni d’y apporter réparation.

Une délégation de la Commission des réparations du CARICOM se rendra au Royaume-Uni pour discuter des réparations liées à l’esclavage et au colonialisme

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