Les échecs répétés sur le terrain, aggravés par des pratiques de détournement des vivres et des salaires des militaires, constituent un facteur majeur de démoralisation au sein des forces armées. À cela s’ajoutent la gestion approximative des munitions, la constitution d’alliances douteuses et l’absence criante de coordination et de stratégie cohérente.
L’ensemble de ces carences traduit une incapacité structurelle à conduire des opérations militaires de manière efficace, fragilisant la confiance des soldats en leur commandement et compromettant la stabilité même des dispositifs déployés.
Par ailleurs, l’absence de renseignements fiables et l’inefficacité des mécanismes de commandement ont contribué à créer un climat d’incertitude et de désarroi sur le terrain. L’engagement des troupes, souvent exposées sans protection adéquate et sans directives claires, se voit ainsi réduit à une série d’actions désordonnées, dépourvues de finalité stratégique.
Le moral des soldats, déjà ébranlé par les détournements et les échecs, en pâtit considérablement, tandis que la cohésion des forces, essentielle à la réussite des opérations, demeure gravement compromise.
Dans ce contexte de désorganisation et de frustration, les poursuites judiciaires apparaissent comme une quête de boucs émissaires, visant à transférer sur quelques officiers et militaires la responsabilité de l’incompétence stratégique et de la maladresse politique de l’appareil militaire supérieur.
Procédures judiciaires et responsabilités ciblées
En l’espace d’un mois, plusieurs affaires ont été initiées ou ont trouvé leur aboutissement devant la justice militaire congolaise. Ces procédures concernent des officiers généraux, des officiers supérieurs ainsi que des militaires et policiers et visent tant les responsabilités de commandement que les comportements des troupes en situation de combat.
À Kinshasa, le lieutenant-général Philémon Yav Irung, ancien commandant de la troisième zone de défense, arrêté en septembre 2022, est jugé devant la Haute Cour militaire pour trahison, incitation à des actes contraires au devoir et à la discipline, ainsi que pour participation à un mouvement insurrectionnel. La reprise de l’audience est fixée au 6 janvier 2026.
À Kalemie, environ 121 militaires et policiers comparaissent pour abandon de poste et désobéissance aux consignes en situation de combat, après leur départ d’Uvira lors de la prise de la ville par l’AFC/M23.
Le 17 décembre 2025, la Haute Cour militaire a ouvert le procès du général de brigade Kasikila Mwendapeke Jean-Marie et de trois autres officiers, poursuivis pour lâcheté et démobilisation des militaires.
Enfin, le 28 novembre 2025, la Haute Cour militaire a acquitté le général de brigade Kalume Diumba Freddy, poursuivi pour violation des consignes, et a ordonné sa libération immédiate.
Ces procédures, bien que justifiées sur le papier, révèlent surtout une volonté de masquer les carences stratégiques et de redorer, par le biais de sanctions individuelles, l’image d’une institution affaiblie et désorientée par des choix militaires contestables.














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