Sous l’égide de Filip Reyntjens, l’entreprise se déploie comme un mécanisme de désinformation savamment orchestré, visant à inverser les responsabilités historiques et à réécrire la mémoire du génocide contre les Tutsi.
En s’associant à Hassan Ngeze, figure emblématique de la propagande génocidaire, Reyntjens transforme la falsification en instrument d’influence, encourageant l’édification d’un récit mensonger où le FPR devient l’initiateur fictif d’atrocités dont il fut en réalité le libérateur.
Chaque correspondance, chaque suggestion, chaque contact médiatique y compris par le truchement d’anciens collaborateurs de la RTLM est calculé pour donner une apparence de légitimité à une accusation fabriquée, tout en occultant la véritable orchestration des massacres par le régime Habyarimana et ses extrémistes.
Ainsi, la conjonction de l’expertise juridique et historique de Reyntjens avec l’expérience pratique et idéologique de Ngeze crée un récit trompeur d’une apparente plausibilité, destiné non seulement à blanchir les auteurs du génocide, mais également à jeter le discrédit sur ceux qui mirent fin à la barbarie, inversant de manière cynique le rapport de vérité et de responsabilité.
Sous la plume incisive du Dr Jean Damascène Bizimana, ministre rwandais de l’Unité nationale et de l’Engagement civique, se dévoile ce qu’il qualifie de véritable alliance de falsification, patiemment ourdie entre l’universitaire belge Filip Reyntjens et le propagandiste génocidaire Hassan Ngeze.
Leur entreprise commune visait à imposer, dans l’opinion internationale, un récit fallacieux attribuant au Front patriotique rwandais (FPR) la responsabilité de l’attentat du 6 avril 1994 ayant coûté la vie au président Juvénal Habyarimana, prélude immédiat à l’exécution du génocide contre les Tutsi.
Dr Bizimana rappelle avec force que Reyntjens fut non seulement l’artisan de la Constitution discriminatoire de 1978, qui donna au régime Habyarimana le vernis légal de l’oppression systématique des Tutsi, mais également l’un des plus constants défenseurs du système génocidaire qu’il s’efforcera plus tard de blanchir.
Selon lui, Reyntjens s’est employé, dès 1994, à ériger des contre-récits mensongers, destinés à occulter la vérité du génocide et à accuser le FPR de crimes imaginaires « de même magnitude » que celui perpétré contre les Tutsi. Cette stratégie visait à glorifier les responsables du système Habyarimana, à promouvoir la fable des « deux génocides » et à présenter les libérateurs du pays comme des criminels.
La correspondance que Reyntjens adresse à Hassan Ngeze le 9 mai 1997 constitue, selon le ministre, la preuve manifeste de leur collaboration intellectuelle et politique.
L’universitaire belge y encourage explicitement l’ex-directeur de Kangura à « mettre en exergue » l’implication présumée du FPR dans l’attentat du 6 avril, allant jusqu’à suggérer le recours à d’anciens employés de la RTLM présents à Nairobi pour « enquêter » et alimenter cette thèse fabriquée de toutes pièces.
Dr Bizimana souligne que Reyntjens ne pouvait ignorer la nature profondément génocidaire de son interlocuteur, condamné par la suite à 35 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Qui a abattu l’avion du président Habyarimana ?
Les investigations internationales, notamment celles conduites par les juges français Marc Trévidic et Nathalie Poux en 2012, ont conclu que les missiles ayant atteint l’aéronef présidentiel provenaient de la base militaire de Kanombe, excluant toute implication des forces du FPR alors cantonnées à Masaka.
Des documents déclassifiés des services extérieurs français (DGSE), révélés par Radio France et Mediapart, attestent par ailleurs que Paris disposait d’informations précises dès le 6 avril 1994. Un rapport adressé au président François Mitterrand, daté du 22 septembre 1994, désignait deux extrémistes hutues Théoneste Bagosora et Laurent Serubuga comme commanditaires probables de l’attentat.
Dès juillet 1994, la DGSE notait que l’avion avait été abattu par des extrémistes opposés à la politique de négociation du président Habyarimana. Les forces françaises, arrivées les premières sur le site du crash, auraient emporté la boîte noire, élément crucial jamais rendu public.
Le parcours criminel de Hassan Ngeze : du Bugesera à la propagande génocidaire
Le ministre Bizimana rappelle que Ngeze, né en 1957 à Gisenyi, fut l’un des principaux architectes de la haine anti-tutsie. Fondateur en 1990 du journal Kangura, il publie en décembre de la même année les infâmes « Dix Commandements du Hutu », véritable manifeste idéologique de l’exclusion et de l’extermination. Étroitement soutenu par le MRND, Ngeze devient également une voix influente sur les ondes de la RTLM, à laquelle il fournit régulièrement des listes de Tutsi à assassiner.
Un document rédigé par Reyntjens lui-même, preuve supplémentaire de sa connaissance intime des mécanismes génocidaires décrit en détail l’implication de Ngeze lors des massacres du Bugesera en mars 1992. L’opération, menée par des Interahamwe et des soldats de la Garde présidentielle déguisés en civils, visait des familles tutsies et des opposants soigneusement identifiés. Ngeze participa à la logistique, au transport du carburant et au soutien matériel des tueurs, que certaines institutions de l’État hébergèrent dans des hôtels de standing.
Condamné initialement à perpétuité puis à 35 ans de prison, Ngeze demeure, selon Bizimana, un criminel endurci, impliqué dès 1990 dans la préparation méthodique du génocide. Que Reyntjens ait cherché, après 1994, à collaborer avec un tel acteur et à l’inciter à accuser faussement le FPR, constitue, selon le ministre, une démonstration accablante de son rôle dans la diffusion internationale de récits mensongers destinés à travestir la vérité historique.














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