15è Retraite : Kagame révolté de l’absence de motion de censure au Parlement rwandais

Redigé par NDJ
Le 26 février 2018 à 08:05

Lors de son discours inaugural de cette 15ème Retraite des Hauts Dirigeants du Pays dans la salle de conférences du Camp Militaire de Gabiro en District de Gatsibo, Est du Pays ; le Président Paul Kagame a interpellé ce 26 février 2018 le Parlement rwandais qui convoque les dirigeants de l’Exécutif pour s’expliquer plusieurs fois sans que ces derniers soient sanctionnés.

Cette retraite fera le bilan des performances dans le développement durable que le pays s’est décidé d’accomplir. Pour l’immédiat il s’agit de mettre sur pied des stratégies défiant toute contrainte pour le développement industriel et celui des villes du pays.

Elle tâclera également la question des programmes éducatifs suffisamment orientés et cadrant parfaitement avec des carrières professionnelles. Ce sera aussi l’occasion d’engager un débat profond sur le développement des services de santé et de décider de l’image et de la stature souhaitées du Rwanda sur l’échelle africaine et dans le concert des nations.

Au cours de ce discours inaugural, le Président Paul Kagame a rappelé à l’audience qu’elle doit avoir présent à l’esprit l’éthique du dirigeant. Il a dit qu’il s’observe une non solidarité et une collaboration non suffisante. "Est-ce le fait de manque de confiance mutuelle ou il y a d’autres causes ?", s’est-il demandé.

A la question d’intempestives convocations des dirigeants du pouvoir exécutif qui ne font que répéter les mêmes erreurs année aaprès année sans toutefois être sanctionnés, le Président du Sénat, M. Bernard Makuza, a pris la parole pour rappeler la mission et les objectifs poursuivis par le Parlement dans son Contrôle de l’Action Gouvernementale.

Pour lui, des dirigeants sont convoqués pour qu’ils s’expliquent sur ce qui ne va pas chez eux et ils prennent avec eux des conseils leur prodigués par le Parlement, a dit le Président du Sénat rwandais avant lui aussi de relever des entorses très lamentables de la part des instances dirigeantes de la base communautaire.

"Nous avons remarqué que les dirigeants de base mentent sur la situation qu’ils vivent. Lors de notre tournée dans tous les coins du pays, nous avons discuté de la question avec eux. Nous avons organisé des séances publiques d’hygiène corporelle et d’extirpation des tiques chez certaines personnes. Nous avons donné du lait aux enfants apparemment atteints de déséquilibre nutritionnel. Mais apparemment, cet exemple, on n’y a pas trop prêté attention. Il y a cette mauvaise habitude des dirigeants de base de ne pas dire la vérité sur le vécu des citoyens. Les rapports que ces dirigeants transmettent sont truffées de fausses statistiques", a dit Bernard Makuza disant qu’à cause de ces petits mensonges, la lutte pour l’éradication des maisons d’habitations en toiture de chaumes n’est pas complète partout dans le pays.

"Nous avons organisé des séances publiques d’hygiène corporelle dans certains coins du pays en enlevant des tiques dans les pieds de certains citoyens crasseux. Mais il manque un suivi permanent", a-t-il ajouté montrant qu’à un certain moment il est demandé beaucoup de choses aux dirigeants de base au point qu’ils ne remplissent pas toutes les multitudes de responsabilités.

Le président de la République Paul Kagame a relevé ce manque de suivi, ce contrôle des tâches accomplies par le dirigeant. "On ne répond pas de ses actes posés. Nous devons passer à une étape supérieure. Moi c’est comme ça que je pense. Cette idée du suivi, cela manque", a-t-il dit en guise de ferme recommandation.

Interpellant le Président du Sénat, Bernard Makuza, et lui demandant pourquoi le Contrôle de l’Action Gouvernamentale exercé par le Parlement n’est pas suivi de sanctions à l’encontre de dirigeants jugés véreux, ce dernier lui a répondu que dans un premier temps, c’est la question orale mais que "pour bientôt, il sera procédé au changement du mode de convocation de ces dirigeants".

La Présidente de la Chambre des Députés, Mme Donatile Mukabalisa, a elle aussi pris la parole pour dire que les ministres qui comparaissent devant les parlementaires acceptent que l’état de la gestion de leurs obligations n’est pas reluisante et promettent de redresser les torts.

"Mais force est de constater que par après on remarque que rien n’a été fait", a dit la Présidente qui elle aussi manifeste une gêne et montre l’incapacité du Parlement à prononcer une motion de censure contre de pareils mauvais gestionnaires des biens publics autant que le souhaite le président de la République.

A la suggestion de la Présidente de la Chambre des Députés qui, elle aussi, a promis le changement de méthodologie, "ce n’est pas très tôt Madame", a dit le Président Paul Kagame.

Tout compte fait, le Président Paul Kagame souhaite voir le Parlement jouer bien à fond son rôle d’administration de questions orales mais aussi de vote de motion de censure à l’encontre de personnalités gouvernementales sur qui il pèsera de lourds soupçons de mauvaise gestion du Patrimoine public qu’ils sont censés gérer.

Images de la Retraite


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