Là où l’ancien système n’avait légué qu’une société meurtrie par l’insécurité et la corruption endémique, s’érige désormais un ordre de stabilité relative, qui redonne aux populations la possibilité d’espérer et d’entrevoir un avenir hors du chaos. La paix ainsi rétablie ne se réduit pas à l’absence de tirs : elle devient la condition vitale d’une reconstruction institutionnelle et d’un réenchantement du politique.
La régulation économique comme rupture
La création de l’Autorité de Régulation du secteur Économique, Financier et des Assurances (AREFA) représente une rupture décisive avec l’héritage de désordre laissé par l’État central. Conçue comme l’équivalent de la Banque Centrale du Congo, mais affranchie de ses dérives, l’AREFA s’affirme comme l’organe d’une gouvernance économique tournée vers l’intérêt général.
Sous l’impulsion de l’économiste Cédric Fiema Punduyange et de ses adjoints Anselme Kitumaini et Justin Bigiri, l’institution s’engage dans une démarche méthodique : réguler les banques, discipliner le secteur des assurances, contrôler les microfinances et assainir le marché de change.
Dans une économie trop longtemps livrée à l’informel et aux prédations, cette régulation revêt une valeur politique autant que financière : elle rétablit l’autorité publique sur des secteurs névralgiques, en ancrant la stabilité et la confiance au cœur de la reconstruction sociale.
Un État alternatif en gestation
Au-delà de sa dimension technique, l’AREFA symbolise l’émergence d’un État alternatif, qui oppose à la vacuité des institutions centrales une pratique effective du pouvoir.
Là où Kinshasa se contente de promesses creuses, l’AFC/M23 développe une stratégie du « pas à pas », préférant les résultats concrets aux proclamations grandiloquentes. Cette patience stratégique est en réalité une arme de légitimation : elle démontre que l’État n’est pas une abstraction mais une praxis, un ensemble de dispositifs tangibles capables d’améliorer la vie des citoyens.
Dans cette perspective, l’AREFA ne se limite pas à stabiliser l’économie locale ; elle incarne la possibilité d’une souveraineté reconstruite, enracinée dans la satisfaction des besoins collectifs. Si cette logique venait à s’élargir et à se consolider, elle poserait une question incontournable : qui, du pouvoir central ou de cette gouvernance de substitution, incarne réellement l’avenir du Congo ?
La réponse, chaque jour davantage, se lit dans la confiance renouvelée d’un peuple qui reconnaît, dans la régulation enfin restaurée, le visage d’un État digne de ce nom.

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