Cette posture, selon le Professeur Mwilanya, relève davantage de la farce que d’une démarche diplomatique sérieuse : elle constitue un écran de fumée destiné à masquer l’accumulation d’échecs gouvernementaux dont le fardeau, hélas, pèse lourdement sur l’ensemble du peuple congolais.
En effet, le Président Tshisekedi occulte une réalité douloureuse, une plaie béante qui affecte le corps même de la nation. Avant de concentrer son énergie sur l’affaire de l’AFC/M23, il convient de se demander : qui exerce réellement le contrôle sur la partie septentrionale du territoire national ?
Dans le Sud-Kivu, quelles autorités administrent effectivement Uvira et Fizi ? La souveraineté nationale devrait être pleine et entière, car elle constitue le minimum indispensable de cohérence politique et juridique.
Il est utile de rappeler que les deux accords signés à Washington ne font nullement mention d’aucune « agression » ; Doha, quant à lui, négocié par les délégations de Tshisekedi, ce qui interroge sur la légitimité et la portée de ces accusations. Pendant ce temps, qu’en est-il de la situation sécuritaire à l’ouest du pays, au Bandundu, au Kongo-Central et même dans la capitale, Kinshasa, où les violences perpétrées par les Mobondo continuent d’endeuiller la population ?
Cette longue chronologie de violences et de massacres a déjà coûté la vie à plus de cinq mille Congolais. Qui en porte la responsabilité ? Qui se préoccupe de ces drames ?
La passivité gouvernementale face à la situation en Ituri, où des victimes tombent quotidiennement sous les coups des milices Codeco, supplétives des FARDC, illustre une défaillance criante de l’État. L’inaction, le silence et la focalisation sur des conflits lointains et spectaculaires détournent l’attention des véritables drames qui se déroulent dans nos provinces, des provinces où la souveraineté de l’État devrait être incontestablement affirmée. Le pays souffre, et ce silence institutionnel ne fait qu’accroître la douleur d’une population laissée pour compte.
Ainsi, au lieu de gesticuler sur des accusations extérieures, le pouvoir central devrait d’abord se confronter à la réalité intérieure : rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, assurer la sécurité des populations, et rendre compte de l’incompétence et de la complicité implicite qui ont permis à tant de vies d’être sacrifiées.
Toute stratégie qui feint d’ignorer ces tragédies locales, pour se concentrer sur des accusations diplomatiques spectaculaires, apparaît comme une farce funeste dont la nation paie le prix.

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