Urgent

Aveux d’impuissance de Tshisekedi au sommet de la SADC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 7 mars 2025 à 01:33

C’est donc à contrecœur que Félix Tshisekedi se résout à l’aveu d’impuissance, lui qui s’était longtemps drapé dans une posture martiale, se persuadant d’une stature qu’il n’a jamais incarnée. Le poids des responsabilités écrase désormais celui qui, avec une assurance infondée, s’était imaginé en chef de guerre providentiel.

Or, le costume présidentiel, bien trop ample pour son envergure politique et stratégique, révèle cruellement les limites d’un pouvoir davantage enclin à l’esbroufe qu’à la maîtrise des affaires d’État. Loin d’un dirigeant visionnaire, il apparaît aujourd’hui en monarque désillusionné, contraint d’abandonner l’épée pour la plume, dans une volte-face qui peine à masquer l’ampleur de son échec.

Le Président Félix Tshisekedi, s’exprimant par visioconférence lors d’un sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ce jeudi soir, s’est résolu à reconnaître l’échec patent de son offensive militaire contre les rebelles de l’AFC/M23 consacrant ainsi un revirement stratégique en faveur de la diplomatie. Cette capitulation implicite s’inscrit dans un climat de réprobation grandissante et d’accusations récurrentes lui imputant des subterfuges politiques et des revirements incessants, symptômatiques d’une ligne directrice vacillante et erratique.

Le chef de l’État congolais a concédé que, malgré la mobilisation d’une force colossale de plus de 180 000 hommes, comprenant des contingents burundais (15 000 soldats), des milices Wazalendo (50 000 combattants), des éléments des FDLR (3 000 hommes), la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) avec 4 800 soldats, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) (100 000 militaires) ainsi que 2 000 mercenaires –, l’offensive militaire, notamment celle dirigée par la brigade de la SAMIDRC, s’est irrémédiablement soldée par un revers, échouant à anéantir la rébellion.

L’enlisement des combats sur des théâtres d’opérations majeurs tels que Goma et Bukavu a dès lors contraint le Président à concéder son impuissance.

Toutefois, ce brusque revirement diplomatique ne manque pas de susciter le scepticisme des observateurs. Ceux-ci pointent du doigt les tergiversations incessantes de Félix Tshisekedi, dont la posture s’est infléchie au gré des circonstances : d’abord intransigeant face à toute perspective de dialogue avec le M23, il a ensuite entrouvert la porte à des négociations dans le cadre du processus de Nairobi, avant d’être acculé à admettre l’échec de la voie militaire et d’appeler, dans une volte-face mal assumée, à de nouvelles initiatives diplomatiques. Ses contempteurs y voient moins une démarche mûrement réfléchie qu’une manœuvre opportuniste destinée à occulter une série de déconvenues stratégiques aux conséquences désastreuses.

Lors de ce sommet, Félix Tshisekedi a plaidé avec insistance pour une relance des processus diplomatiques, condition sine qua non, selon lui, à l’avènement d’une résolution pérenne de la crise sécuritaire qui gangrène l’Est de la RDC. Il a, à ce titre, mis en exergue l’impératif de mettre en œuvre la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies et a renouvelé sa confiance dans la médiation du Président angolais João Lourenço, dans le cadre du processus de Luanda.

Un communiqué officiel récapitulant les conclusions du sommet est attendu sous peu. Pour l’heure, cette reddition tactique de M. Tshisekedi et son apparente conversion au dialogue interrogent : s’agit-il d’un réel infléchissement stratégique dicté par une lucidité tardive ou d’une simple tentative de travestir une succession de revers militaires aussi coûteux qu’humiliants ?

Le Président Félix Tshisekedi a reconnu, par visioconférence lors d’un sommet de la SADC, l’échec de son offensive contre les rebelles de l’AFC/M23

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