Chaque pièce, chaque témoignage, chaque image versée au dossier compose un tableau d’ensemble où les manquements répétés du pouvoir de Kinshasa apparaissent non comme des accidents conjoncturels, mais comme les symptômes d’une défaillance structurelle, volontairement entretenue.
Au cœur de cette mise en lumière, une complicité aussi stratégique que troublante se dessine : l’alliance scellée avec le président Évariste Ndayishimiye. Celle-ci a permis l’aménagement de l’aéroport de Bujumbura afin de servir de plateforme d’envol et de pilotage pour les drones d’attaque opérant sur le territoire congolais, depuis le sol burundais. Cette transformation d’une infrastructure civile en hub militaire clandestin, au mépris des mécanismes régionaux et du droit international, marque une dérive qui ne saurait être banalisée ni reléguée au rang de simple détail tactique.
Les révélations touchent également à la fabrication des forces supplétives : ainsi, des contingents wazalendo auraient été formés à Luberizi, site jadis consacré à l’entraînement des commandos sous le régime du maréchal Mobutu, après le célèbre camp de Rumangabo.
On voit là une volonté délibérée de ressusciter des logiques de milicianisation aux conséquences toujours funestes. À cela s’ajoute un acte d’une gravité singulière : le recrutement et le déploiement de mercenaires étrangers, projetés sur le champ de bataille en violation flagrante des normes internationales.
La scène, quasi surréaliste, des rescapés retrouvés sur le lac Tanganyika après le crash d’un hélicoptère de guerre, ne relève plus du chaos ordinaire d’une armée en difficulté ; elle atteste d’un enchevêtrement de forces disparates, souvent concurrentes, opérant sans doctrine ni chaîne de commandement unifiée.
Dans cette confusion s’installe un autre danger : celui d’un règlement de comptes interne entre FARDC et milices wazalendo, disputant leurs échecs mutuels sur le dos des populations civiles. Peut-on raisonnablement envisager que de tels actes demeurent sans engager la responsabilité du donneur d’ordre, alors même que la répétition des abus confère à ces dérives un caractère de récidive manifeste ?
À cette liste s’ajoute une dernière interrogation : le blocus de Minembwe, revendiqué publiquement par le porte-parole de l’armée burundaise. Comment justifier, au regard du droit humanitaire, le siège assumé d’une localité déjà meurtrie, et l’étranglement méthodique de ses voies d’accès ?
L’ensemble de ces faits, alignés avec une cohérence implacable, appelle moins une indignation passagère qu’un examen international rigoureux, susceptible de restaurer la lumière là où prospère l’opacité organisée. Car il en va non seulement de la vérité, mais aussi et surtout de la responsabilité historique des acteurs qui ont sciemment embrasé la région, persuadés qu’aucune instance n’oserait leur demander des comptes.














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