Cyril Ramaphosa tente de désamorcer la crise avec Donald Trump

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 7 août 2025 à 05:20

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a eu un entretien téléphonique mercredi avec le président américain Donald Trump, à la veille de l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane de 30 % sur les exportations sud-africaines vers les États-Unis, Pretoria multipliant les démarches diplomatiques pour éviter une crise économique majeure.

Selon un communiqué publié ce jeudi 7 août par la présidence sud-africaine, la conversation téléphonique, initiée par M. Ramaphosa, portait principalement sur les questions commerciales. Les deux chefs d’État ont convenu de maintenir le dialogue, tout en laissant leurs équipes respectives poursuivre des négociations plus techniques.

« Les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions, en reconnaissant les diverses négociations commerciales dans lesquelles les États-Unis sont actuellement impliqués », a précisé le porte-parole de la présidence sud-africaine, Vincent Magwenya.

Washington reproche depuis plusieurs mois au gouvernement sud-africain ses positions sur plusieurs dossiers sensibles. Parmi les griefs évoqués par l’administration Trump : les prétendues persécutions des fermiers blancs en Afrique du Sud, les politiques de discrimination positive en vigueur dans le pays, ainsi que la plainte déposée par Pretoria contre Israël devant la Cour internationale de Justice dans le contexte de la guerre à Gaza.

Ces tensions diplomatiques se traduisent désormais sur le plan économique. La surtaxe douanière de 30 %, qui devrait entrer en vigueur dès ce vendredi, serait la plus élevée imposée à un pays d’Afrique subsaharienne. Selon les estimations du gouvernement sud-africain, jusqu’à 30 000 emplois seraient menacés, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’automobile et du textile. Le gouverneur de la Banque centrale a, quant à lui, évoqué un risque pouvant aller jusqu’à 100 000 pertes d’emplois.

La ministre de la Présidence, Khumbudzo Ntshavheni, a affirmé ce jeudi que le chef de l’État était « déterminé à conclure un accord le plus rapidement possible », ajoutant que le gouvernement poursuivait ses efforts pour obtenir une réduction de ces surtaxes jugées injustes et économiquement dangereuses.

Les États-Unis représentent le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud, après la Chine, l’instauration de ces nouveaux droits de douane pouvant ainsi avoir un impact significatif sur les échanges bilatéraux et la stabilité de certaines filières industrielles sud-africaines.

En attendant l’issue des négociations, les discussions entre les délégations commerciales des deux pays devraient s’intensifier dans les jours à venir, dans l’espoir d’éviter une détérioration durable des relations économiques entre Pretoria et Washington.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a eu un entretien téléphonique mercredi avec le président américain Donald Trump

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