Lors de la sixième Conférence internationale sur le génocide, organisée à l’Université de Sacramento State en Californie, le ministre a également rappelé que le plan du génocide avait pris racine dès la publication du Manifeste des Bahutu en 1957, montrant ainsi la profondeur historique de cette tragédie.
En 1959, les Dix Commandements des Bahutu, rédigés par Gitera, furent publiés. Deux mois plus tard, les massacres de Tutsi, y compris des femmes et des enfants, ont commencé.
Dr. Ugirashebuja a souligné que dans tous les génocides de l’histoire, les appels au secours des victimes ont souvent été ignorés par la communauté internationale.
Concernant le génocide contre les Tutsi, plusieurs mises en garde avaient été émises, mais elles n’ont pas été prises en compte.
Par exemple, en août 1993, René Degni Segui, membre des Nations Unies, avait signalé dans un rapport des crimes au Rwanda similaires à ceux décrits dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.
De son côté, le Général Roméo Dallaire, alors commandant des forces de maintien de la paix des Nations Unies au Rwanda (MINUAR), avait averti à plusieurs reprises le département des opérations de maintien de la paix que des extrémistes hutus préparaient le massacre des Tutsi.
Dans une lettre datée 11 janvier 1994, il avait demandé l’autorisation de saisir des armes, notamment des machettes destinées aux milices Interahamwe. Toutefois, Iqbal Riza, secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de paix, avait refusé cette requête, arguant que cela dépassait le mandat de la MINUAR.
Dr. Ugirashebuja a dénoncé cette décision, ajoutant que Riza avait ordonné à Dallaire de partager ces informations avec le gouvernement rwandais, alors que plusieurs de ses membres étaient les architectes du génocide.
Il a déclaré : « Les Rwandais ne comprendront jamais pourquoi des alertes claires et précoces ont été ignorées. Était-ce parce que la vie des victimes du génocide des Tutsi n’avait pas de valeur ? Cette question continue de hanter les esprits. »
Il a également rappelé que les Forces patriotiques rwandaises (RPA) avaient joué un rôle crucial en mettant fin au génocide et en intégrant plus de 1500 soldats issus des anciennes forces gouvernementales dans l’armée nationale après la guerre.
Pour traiter les nombreux cas liés au génocide, le Rwanda a mis en place les juridictions Gacaca, qui ont permis de juger les responsables rapidement et de manière équitable.
S’adressant aux étudiants, le ministre a mis en lumière les efforts du Rwanda pour promouvoir l’unité, la réconciliation, le développement inclusif et la lutte contre la culture de l’impunité.
Il a également exhorté les pays abritant encore des suspects de génocide à les extrader vers le Rwanda ou à les juger dans leurs juridictions nationales.
Enfin, Dr. Ugirashebuja a insisté sur l’importance de reconnaître le génocide contre les Tutsi comme un fait établi au niveau international, en s’opposant fermement à son déni ou à sa minimisation, que ce soit dans les universités, sur les réseaux sociaux ou ailleurs.
Il a conclu en affirmant que se souvenir des victimes du génocide contre les Tutsi est un devoir à transmettre aux générations futures, pour que de telles atrocités ne se reproduisent jamais, où que ce soit dans le monde.
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