Originaire du secteur Murundi, district de Karongi, Habiyaremye est tristement connu pour les massacres qu’il a commis durant l’un des épisodes les plus sombres du Rwanda. Selon les archives des juridictions Gacaca, il a tué plus de 300 Tutsi, dont beaucoup étaient ses voisins et amis.
Plus de trente ans après, il vit toujours dans la même région, sur les collines de la cellule Gasharu. Là où se trouvaient autrefois des foyers tutsi, il ne reste aujourd’hui que des terrasses agricoles et des forêts.
« Cette zone comptait de nombreux Tutsi », rappelle Mukamatayo Anne Marie, présidente d’Ibuka à Gasharu. « Ils ont été entièrement exterminés. De nombreuses familles ont été decimées sans aucun survivant.

Le nom de Habiyaremye a refait surface lors d’une commémoration du génocide, lorsque le ministre de l’Unité nationale, Dr Jean Damascène Bizimana, l’a cité parmi les principaux responsables des massacres perpétrés dans l’ouest du pays.
« Dans la cellule Nyamushishi, secteur Murundi, un homme a tué plus de victimes que tout autre identifié par les juridictions Gacaca », a-t-il affirmé « Habiyaremye Bernard, connu sous le surnom ‘Kimashini’, a assassiné plus de 300 personnes, dont il se souvient encore. »
Jugé par les tribunaux Gacaca, il a purgé sa peine et réintégré la communauté qu’il avait autrefois terrorisée, sans jamais être rejeté.
« On ne m’a jamais repoussé. Je partage les repas avec les autres, et je n’ai pas d’ennemis. Ceux que j’ai tués étaient des proches, des voisins avec qui je travaillais et vivais en harmonie avant le génocide. »

Interrogé sur ses remords, Habiyaremye témoigne : « Je n’étais plus moi-même, j’étais comme une statue. Aucun être humain au cœur sincère ne pourrait commettre ce que j’ai fait et prétendre rester une bonne personne. »
Il souligne le rôle essentiel des programmes d’unité et de réconciliation lancés après le génocide contre les Tutsi : « L’unité et la réconciliation ont profondément marqué le pays. Aujourd’hui, le Rwanda est visiblement reconstruit. »
Conscient de son passé, il affirme son engagement à lutter contre toute forme de haine : « L’idéologie génocidaire persiste encore, mais elle peut être identifiée et éradiquée. Elle n’a pas sa place au Rwanda. »
Il vit aujourd’hui en bonne cohabitation avec les rescapés, y compris ceux qui ont perdu des proches à cause de lui :
« Nous partageons le quotidien. Personne ne me rejette, je ne me cache pas, et eux non plus ne me fuient pas. »
Reconnaissant envers le président Paul Kagame pour avoir restauré l’unité nationale, il affirme être pleinement engagé à contribuer au développement du pays.

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