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Félix Tshisekedi ou l’art consommé de la désinvolture

Redigé par Tite Gatabazi
Le 30 août 2025 à 12:45

Il est des élèves qu’on reconnaît au premier regard : ils n’excellent pas par leurs résultats, mais par le bruit qu’ils font. Toujours prompts à s’agiter, à solliciter l’attention, à exiger la solidarité du groupe, ils disparaissent mystérieusement dès qu’il s’agit de fournir un effort ou de partager les charges.

Tel est le rôle, désormais familier, qu’endosse le président congolais Félix Tshisekedi sur la scène régionale. Grand absent du 45ᵉ sommet de la SADC, il aura préféré fuir plutôt que d’affronter le regard réprobateur de ses pairs, de peur qu’on lui rappelât l’évidence : on ne force pas la main à ses voisins pour qu’ils viennent à la rescousse, avant de se volatiliser au moment de régler l’addition.

La sébile sans fond

Car l’ardoise laissée par Kinshasa à la force conjointe de la SAMIDRC n’est pas un simple oubli administratif ; elle est la manifestation éclatante d’un art consommé de la désinvolture.

On requiert avec insistance l’assistance de ses pairs, on multiplie les implorations pour obtenir leur intervention, l’on convoque avec emphase la rhétorique enflammée de la solidarité panafricaine afin de légitimer sa cause ; mais, une fois l’urgence immédiate conjurée et le péril repoussé grâce aux sacrifices consentis par autrui, l’on s’empresse de se soustraire à l’obligation première et la plus élémentaire, à savoir honorer les engagements librement contractés.

Une telle attitude, où la gratitude s’efface derrière l’ingratitude et où la parole donnée se dissout dans l’oubli, ne relève plus seulement de la négligence : elle incarne une duplicité manifeste, minant à la racine la confiance indispensable à toute coopération digne de ce nom.

Cette sébile tendue, jamais refermée, finit par lasser même les plus généreux. Et l’on découvre alors que la République démocratique du Congo, loin d’apparaître comme un partenaire fiable, s’impose dans la région comme un élève parasite, incapable de financer sa propre sécurité tout en se posant en donneur de leçons.

Le discrédit de la duplicité

Cette posture est lourde de conséquences : comment un chef d’État qui ne respecte pas la parole donnée pourrait-il encore prétendre incarner la voix de la coopération, de la souveraineté et de l’intégration.

Aux yeux de ses pairs, Félix Tshisekedi n’est plus qu’un monarque en carton-pâte, prompt à quémander, prompt à promettre, mais incapable d’assumer. À ce rythme, Kinshasa ne récolte que le discrédit, et son président l’isolement. Car, au banquet de la diplomatie, on tolère l’invité bruyant, parfois même l’ingrat ; mais jamais celui qui, après avoir englouti le festin, refuse obstinément de s’acquitter de sa part de l’addition.

Félix Tshisekedi fait figure d’élève bruyant sur la scène régionale : toujours présent pour réclamer de l’aide, mais absent quand il s’agit d’assumer ses responsabilités, comme au 45ᵉ sommet de la SADC

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