Ce professeur, longtemps paré des oripeaux de l’expertise académique, est en réalité l’incarnation d’une controverse inextinguible. Conseiller officieux du régime du président Juvénal Habyarimana, dont il fut à la fois le lobbyiste zélé et l’avocat tacite dans les cercles diplomatiques européens, Reyntjens n’a jamais su ni voulu se départir de ses attaches idéologiques.
Sa plume, loin d’être celle d’un académique impartial, s’apparente à celle d’un militant, porteur d’un héritage politique marqué par les relents du Parmehutu et d’une nostalgie non dissimulée pour l’ancien ordre ethno-nationaliste.
La communauté scientifique sérieuse des historiens l’a depuis longtemps relégué aux marges, dénonçant le caractère ouvertement biaisé de ses analyses. Non content de s’opposer aux évidences documentées par la justice internationale et par les travaux rigoureux des historiens, il a multiplié, durant trente et un ans, les tentatives d’inversion des responsabilités, jusqu’à contester l’évidence même de la planification et de l’exécution du génocide contre les Tutsi.
En érigeant la suspicion en méthode et en nourrissant un discours qui trouve écho dans les cercles étroits du négationnisme militant, il a trahi les exigences élémentaires de probité intellectuelle.
Son dernier ouvrage, à charge contre le Rwanda, n’est que l’ultime déclinaison de cette ligne idéologique obstinée : une entreprise de délégitimation, bâtie sur le soupçon systématique, la dénaturation des faits et la complaisance envers les héritiers politiques de l’ancien régime génocidaire.
La petitesse de son audience confinée à une chapelle négationniste qu’il alimente et dont il se nourrit souligne d’ailleurs son isolement croissant dans l’espace académique.
Que l’Institut Egmont, haut lieu de réflexion diplomatique, ait choisi de lui refuser la légitimité d’une tribune, n’est pas un simple geste circonstanciel : c’est une affirmation de principe. Car nul prestige institutionnel ne saurait être offert à un homme dont l’itinéraire illustre, avec constance, le mépris des victimes, la complaisance envers les bourreaux et l’obsession d’un récit inversé.
Reyntjens n’est pas seulement controversé : il est disqualifié, par sa trajectoire, de tout rôle dans les enceintes où se pense et se façonne la diplomatie du monde contemporain.

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