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France-Rwanda : La parole de Nicolas Sarkozy, ancien Président français

Redigé par Tite Gatabazi
Le 7 mai 2021 à 04:56

Si le paysage politique français est si fragmenté et fort d’autant de nuances, il est avéré qu’il existe autant de visions de la société ou de conceptions du monde.

Dans les pays, la vie politique est organisée autour de personnalités fortes qui sollicitent une adhésion des citoyens à leur style et à leur personne autant qu’à leur discours et actes.

L’histoire nous apprend qu’une société dotée d’un leader charismatique est chanceuse. Car elle s’aligne derrière un homme et une vision bien construite.

La relation chaotique entre la France et le Rwanda post génocide a connu un homme, en la personne de Sarkozy ; qui en visite à Kigali a assumé, le 5 février 2010 d’évoquer des questions difficiles mais nécessaires.

Le 26 mars, l’historien Vincent Duclert a remis au Président Emmanuel Macron un rapport qui fait la lumière sur les responsabilités françaises de 1990 à 1994.
Et l’ancien Président, N.Sarkozy saisi cette occasion de s’exprime dans le journal Le Point de cette semaine.

Sur la responsabilité de la France, le rapport de la commission Duclert, dont il salue la qualité, parvient au même constat que celui qu’il avait énoncé lors de sa visite à Kigali il y a onze ans, la première et la seule à ce jour d’un chef d’État français depuis le génocide contre les tutsis.

On se souvient qu’il avait parlé d’« erreurs », d’« erreurs politiques » et d’« aveuglement », jusqu’au plus haut niveau de l’État. Et, en réalité, surtout au plus haut niveau de l’État, comme le montre le rapport. Il estime que pendant des années, en France, il a été bien seul à poursuivre le dialogue avec le président Kagame.

Lorsque ce dernier venait à Paris pour un sommet de l’Unesco, par exemple, il n’était reçu par aucun responsable politique. Le Président Sarkozy avoue avoir une relation de grande estime et de grande confiance avec le Président Kagame.

En 2010, alors Président francais, Sarkozy avait effectué une visite au Rwanda et s’était incliné au mémorial du génocide de Gosozi. Il considère que France le devait à la mémoire des victimes du génocide contre les tutsis et en hommage à la souffrance des rescapés dudit génocide.

Beaucoup en France le lui avaient déconseillé, puis même reproché. Mais il tenait à faire ces gestes, seuls susceptibles d’engager la réconciliation entre nos deux pays.
Ce mouvement de rapprochement a malheureusement connu un retour en arrière pendant le quinquennat de François Hollande,(2012-2017) qui manifestement n’avait pas saisi la gravité de la situation. Il a heureusement été relancé par le président Macron.

L’ancien Président français estime, avec lucidité, que le Rwanda doit devenir l’un des partenaires stratégiques en Afrique de la France.

Aujourd’hui, le Rwanda qui a pour voisins le Burundi, la RDC, l’Ouganda et la Tanzanie, est un îlot de stabilité dans une région très instable.

Kigali est devenue l’une des capitales les plus connectées d’Afrique. Il y a vingt-sept ans, le pays ne disposait plus d’infrastructures, les récoltes pourrissaient sur pied.

Il fallait partir de rien. Le travail qu’a accompli le président Kagame est impressionnant ! Concernant le génocide et l’histoire, le President Sarkozy dit que la place des génocides dans l’Histoire met toujours du temps à être reconnue. Mais celle-ci grandit dans la mémoire collective avec les années.

Que le travail des historiens est indispensable et c’est bien pourquoi il l’appelait de ses vœux lors de sa visite à Kigali en 2010.

Mais il savait qu’il faudrait faire preuve de patience pour avoir le recul et la sérénité nécessaires. Or il considérait que la réconciliation avec le Rwanda ne pouvait pas attendre, au moins sur le plan politique. C’est pour cela qu’il avait prononcé ces paroles lors de sa visite.

Elles lui avaient été reprochées à l’époque ; mais c’était sa conviction profonde et sa responsabilité. Et aujourd’hui, il se réjouit que sa démarche soit confortée par le travail des historiens.

Ce travail des historiens était indispensable. Ce qui s’est passé au Rwanda d’avril à juillet 1994 est le dernier génocide du XXe siècle. Appelons les choses par leur nom, dit le Président Sarkozy !

Et il renchérit, en affirmant que ce n’est en aucun cas réductible à une guerre entre deux camps, entre deux ethnies, les Hutu et les Tutsi. Faux et archi-faux.

C’était un projet politique raciste d’extrémistes hutu pour rayer de la carte les Tutsi. Et de préciser qu’il s’agissait de gens qui parlaient la même langue, habitaient le même pays et avaient la même religion, même si dans leur projet ces extrémistes hutu se voyaient comme les seuls Rwandais.

Ce qui s’est passé en 1994 n’était pas une simple guerre entre clans ou entre ethnies. C’était une entreprise génocidaire, motivée par la volonté d’éliminer méthodiquement et systématiquement un groupe humain en tant que tel.

Et de génocide, il n’y en a eu qu’un : ce fut celui contre les Tutsi. C’est cela la vérité ! Et le Président Sarkozy de rhabiller les négationnistes.

Nicolas Sarkozy, ancien Président Français : 2007-2012 / Photo : Les Républicains

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