Selon des sources locales, le magistrat aurait organisé un réseau de commissionnaires pour monnayer la libération de détenus. Déjà visé par de multiples plaintes pour détentions arbitraires et extorsions, il était accusé d’avoir tiré profit de sa fonction à des fins financières. Plusieurs habitants rapportent qu’il se félicitait de « perdre de l’argent » uniquement lorsqu’il percevait au moins deux millions de francs burundais par semaine.
Par ailleurs, les familles des détenus demandent désormais au procureur intérimaire de réexaminer tous les dossiers qui étaient sous sa responsabilité. Des témoins affirment que Ndemeye aurait quitté Busoni pour Bwambarangwe, avant de franchir la frontière burundo-tanzanienne à Kobero. Cette information n’a pas encore été confirmée par les autorités.
Une corruption structurelle
La situation met en lumière l’état catastrophique de la corruption au Burundi. Selon Transparency International, le pays se classait en 2024 au 165ᵉ rang sur 180 pays dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), avec un score de seulement 17 sur 100.
Malgré l’existence de traités internationaux et d’organes dédiés à la lutte contre la corruption, le cadre juridique et institutionnel demeure jugé fragile. L’indépendance limitée des institutions et l’absence de mesures législatives clés affaiblissent considérablement l’efficacité des mécanismes anticorruption.
Le Burundi reste l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, avec un PIB par habitant de 355 USD pour une population estimée à 12,9 millions d’habitants. L’Indice de Développement Humain (IDH) du pays, très faible à 0,42, le classe au 187ᵉ rang mondial, juste devant le Soudan du Sud au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC).
Si le président Évariste Ndayishimiye décrit régulièrement le Burundi comme le « jardin d’Éden », les rapports d’experts dressent un bilan beaucoup plus préoccupant. La croissance du PIB réel reste faible et instable : le FMI prévoyait une croissance de 4,3 % pour 2024, mais certaines estimations la révisent à environ 2 %, en partie à cause des pénuries persistantes depuis près de cinq ans.














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