Le condamné, Dmitry Kourachov, âgé de 27 ans, a été jugé coupable du meurtre de Vitalii Hodniouk, un vétéran ukrainien de 41 ans, abattu après s’être rendu sans arme à ses ravisseurs en janvier 2024. Selon les enquêteurs, les faits se sont produits dans la région de Zaporijjia, dans le sud-est du pays, lorsque l’unité de Kourachov a pris d’assaut une position ukrainienne.

Kourachov lui aurait alors tiré plusieurs balles à bout portant à l’aide d’un fusil d’assaut AK-47. L’enquête a établi que le soldat russe avait agi « sur les ordres de ses supérieurs », lesquels auraient ordonné de ne pas faire de prisonniers ukrainiens.

Le soldat russe avait d’abord plaidé coupable avant de se rétracter, affirmant qu’un infirmier militaire, décédé depuis, serait le véritable auteur du tir. Il a expliqué avoir reconnu les faits uniquement pour « accélérer la procédure » dans l’espoir d’être échangé lors d’un futur échange de prisonniers.

Son avocate, Anna Karpenko, a déclaré devant la presse que son client « sincèrement regrettait » son geste, tout en estimant qu’il avait simplement « obéi aux ordres ». Le procureur, Nikita Manevsky, a pour sa part souligné que le soldat russe avait fait preuve de « froide indifférence » tout au long du procès et a demandé la peine maximale, la prison à vie, qui a été retenue par le tribunal.

Avant de rejoindre le front, Dmitry Kourachov purgeait une peine de prison en Russie pour vol. Il a intégré la guerre en Ukraine au sein d’une unité de la Storm V, composée de détenus recrutés dans les colonies pénitentiaires russes. En échange, Moscou leur promettait une amnistie complète après six mois de service.

Ces unités, souvent mal entraînées et peu encadrées, sont fréquemment envoyées en première ligne, destinées à épuiser les forces ukrainiennes et à révéler leurs positions à l’artillerie russe.

En mai, la Direction principale du renseignement ukrainien (HUR) affirmait avoir recensé plus de 150 exécutions de prisonniers de guerre ukrainiens par des soldats russes depuis le début de l’invasion.

Le Bureau du procureur général d’Ukraine a indiqué que 322 affaires pénales visant des soldats russes pour des crimes de guerre impliquant des prisonniers de guerre étaient actuellement instruites. Moscou, de son côté, nie catégoriquement toute exécution délibérée de prisonniers ukrainiens.

Lors de l’audience finale, Dmitry Kourachov est resté silencieux et impassible. Selon des journalistes présents, il a simplement déclaré, après l’énoncé du verdict, qu’il espérait être inclus dans un futur échange de prisonniers.

Une cour ukrainienne a condamné un soldat russe reconnu coupable d’avoir exécuté un prisonnier de guerre ukrainien, à la prison à perpétuité