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Soudan : les Forces de soutien rapide annoncent une trêve humanitaire

Redigé par IGIHE
Le 7 novembre 2025 à 11:42

Les Forces de soutien rapide (RSF), groupe paramilitaire en guerre contre l’armée soudanaise depuis plus de deux ans, ont annoncé jeudi avoir accepté une trêve humanitaire proposée par un groupe de médiation dirigé par les États-Unis et composé également de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte.

Cette initiative vise à permettre l’acheminement urgent de l’aide humanitaire aux millions de Soudanais touchés par un conflit devenu la pire crise humanitaire au monde.

Dans une déclaration vidéo, le porte-parole des RSF, Al-Fateh Qurashi Bashir, a affirmé que le groupe acceptait cette proposition « en réponse aux aspirations du peuple soudanais », ajoutant que cet accord visait à « réduire les conséquences humanitaires catastrophiques de la guerre et à améliorer la protection des civils ». Le mouvement paramilitaire se dit également ouvert à des discussions sur un cessez-le-feu durable et sur « les principes fondamentaux du processus politique au Soudan ».

Une guerre sans fin entre deux anciens alliés

Le conflit entre l’armée régulière soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les RSF du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, a éclaté en avril 2023. Les deux forces, autrefois partenaires au sein du pouvoir de transition après la chute d’Omar el-Béchir, se sont affrontées sur la question de l’intégration des paramilitaires dans l’armée nationale.

Depuis, la guerre a plongé le pays dans le chaos. Selon les estimations des organisations humanitaires, plus de 40 000 personnes ont été tuées, un chiffre jugé très en dessous de la réalité, et plus de 14 millions de Soudanais ont été déplacés, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La famine menace désormais plusieurs régions, notamment le Darfour et le Kordofan.

La situation humanitaire s’est aggravée après la chute, fin octobre, de la ville d’el-Fasher, capitale du Nord-Darfour, tombée aux mains des RSF après un long siège. Des témoins et des ONG rapportent que les combats se sont accompagnés de massacres de civils, de violences à caractère ethnique et d’exécutions sommaires.

Il est rapporté que des milliers d’habitants ont été forcés de se cacher dans des trous creusés dans le sol pour échapper aux bombardements, survivant grâce à de l’eau de pluie et à de la nourriture pour animaux.

Par ailleurs, l’armée soudanaise, désormais retranchée dans d’autres zones du pays, a toutefois déclaré qu’elle n’accepterait de trêve qu’à la condition que les RSF se retirent des zones civiles et déposent les armes.

Craintes d’une désintégration du pays

La communauté internationale s’inquiète d’une possible désintégration du Soudan, dont une partie pourrait basculer sous le contrôle durable des RSF, à majorité arabe, tandis que d’autres régions resteraient fidèles à l’armée. Une telle situation ferait craindre une nouvelle partition du pays, près de quinze ans après l’indépendance du Sud-Soudan, riche en pétrole.

Les États-Unis, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte avaient déjà appelé, en septembre, à une trêve humanitaire de trois mois devant déboucher sur un cessez-le-feu permanent. Mais jusqu’à présent, aucun des accords précédemment signés n’a été respecté par les belligérants.

Le chef des RSF a exhorté ses troupes à protéger les civils et a promis des sanctions contre tout combattant responsable d’abus. Cependant, sur le terrain, des rapports indiquent que les violations persistent et que les conditions de vie se dégradent à une vitesse alarmante.


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