Après un long exil en Afrique du Sud et au Zimbabwe — qualifié d’« exil forcé » par l’AFC/M23 — le retour de Joseph Kabila à Goma est présenté comme un acte à la fois symbolique et stratégique.

« Il a fait le bon choix en rentrant plutôt qu’en restant en exil », déclare Corneille Nangaa.

Pour l’AFC/M23, Goma est désormais un « havre de paix » pour les acteurs politiques désireux de s’exprimer librement, à l’abri des persécutions, arrestations arbitraires et discriminations que le groupe attribue au régime de Kinshasa.

« Les portes de Goma — et du Congo — sont grandes ouvertes à tous ceux qui veulent faire de la politique dans un esprit républicain », ajoute le mouvement.

Le groupe souligne également que la ville a récemment accueilli plusieurs délégations, dont une mission conjointe de l’ECC et de la CENCO, venues appuyer les efforts de paix « sous contrôle de l’AFC ».

La déclaration de l’AFC/M23 a rapidement trouvé écho chez Moïse Katumbi, opposant de premier plan et ancien gouverneur du Katanga.

« Je suis avec toi, @CNangaa. Tes propos sont vrais et puissants. Ceux qui devaient défendre la justice ont failli et oublié leurs engagements », a rapporté Katumbi sur X.

« Kinshasa écrase et divise, Goma accueille et unit. Même Kabila y retourne, preuve de la trahison du régime Tshisekedi », a affirmé Katumbi.

« Il faut chasser Tshisekedi. Le Congo mérite mieux que cette dictature, ce tribalisme et cette incompétence. Le peuple tranchera », a-t-il conclu.

Ce regain d’activité autour de Joseph Kabila survient alors que le Sénat congolais a récemment levé son immunité, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites. Il est notamment accusé de liens avec le M23, des allégations renforcées par la saisie de plusieurs de ses biens.

Des rumeurs annonçant une visite à Goma en avril ont été démenties par Kabila le 23 mai 2025, qui a confirmé ne pas s’y être rendu, mais a annoncé son intention de le faire prochainement. Il a qualifié ces accusations de « politiquement motivées » et infondées.

« Si cette visite avait eu lieu, ce serait dans un esprit de dialogue », a-t-il ajouté, rappelant que des pourparlers de paix avec le M23 se tiennent actuellement au Qatar.

Le mouvement AFC/M23 affirme défendre les droits des communautés marginalisées de l’Est de la RDC, notamment les Kinyarwandophones. Depuis fin 2024, il contrôle plusieurs territoires, dont Bukavu et Goma, prises en janvier 2025.

Malgré les médiations des États-Unis et du Qatar, la tension avec Kinshasa reste vive. Le gouvernement congolais, tout en participant aux pourparlers, adopte une posture résolument militaire.

Après la défaite de ses mercenaires roumains face au M23, l’administration Tshisekedi chercherait désormais à recruter de nouveaux combattants en Colombie, selon des sources proches du dossier.

Corneille Nangaa a salué l’arrivée annoncée de l’ancien président Joseph Kabila Kabange à Goma