Les origines de ces tensions remontent à la colonisation belge. Dans les années 1920-1930, les autorités belges ont encouragé l’immigration rwandaise vers le Kivu pour répondre aux besoins de main-d’œuvre.
Ces immigrants, tutsi et hutu, se sont ajoutés aux populations rwandophones préexistantes.
À l’indépendance, les rwandophones ont obtenu la citoyenneté congolaise. Cependant, la guerre de kanyarwanda a exacerbé les tensions, notamment en raison des conflits fonciers. Les rwandophones, considérés comme "étrangers", ont été persécutés.
Sous le président Mobutu, les rwandophones ont été favorisés, ce qui a aggravé les tensions. La guerre de libération de 1990 et le génocide contre les tutsi de 1994 ont encore complexifié la situation.
Les rwandophones du Kivu se sont divisés en tutsi pro-Front patriotique rwandais (FPR) et hutu soutenant le gouvernement de Juvénal Habyarimana. L’arrivée de presque deux millions de réfugiés hutu en 1994 à l’Est du Zaïre a encore exacerbé les tensions.
En 1996, le gouvernement rwandais a lancé une opération militaire pour nettoyer les camps de réfugiés hutu d’où partaient les incursions vers le Rwanda pour « terminer le travail ».
Cette opération a entraîné le retour de milliers de personnes au Rwanda, mais aussi d’autres ont été retenues comme bouclier humain par les ex FAR et interahamwe.
Elle a contribué au renversement du régime Mobutu, mais a aussi réintroduit la guerre au Rwanda.
Aujourd’hui, le Kivu est en proie à une multitude de conflits armés impliquant divers groupes armés y compris les FDLR dont la composition est héritière de l’idéologie génocidaire au Rwanda. Le plus dramatique ce que les FDLR sont en alliance avec les FARDC avec la bénédiction du gouvernement.
Au Nord-Kivu, les conflits opposent notamment l’Alliance des forces démocratiques (ADF), aux forces gouvernementales et aux groupes armés locaux. On dit même que les ADF bénéficient des complicités de certaines autorités locales et nationales.
Au Sud-Kivu, les conflits opposent les forces gouvernementales aux guérillas burundaises, aux ex-Forces armées rwandaises (FAR) et aux Banyamulenge, un groupe tutsi.
Le Kivu est un volcan endormi. Les tensions et violences y sont vives, et le risque d’embrasement est permanent.
La situation est d’autant plus préoccupante que la région est pauvre et sous-développée. Les populations locales sont donc plus vulnérables aux manipulations des groupes armés.
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