"Un jour sombre" pour l’Europe qui "se résout à la soumission", a réagi le Premier ministre français François Bayrou, au lendemain de la signature de cet accord, qui permet aux Etats-Unis d’imposer un droit de douane général de 15% sur les produits de l’UE. Cette dernière s’est en outre engagée à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine et à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux Etats-Unis.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a estimé lundi que cet agrément allait nuire considérablement à l’économie de son pays, les droits de douane représentant un fardeau important pour une économie allemande fortement exportatrice.
Bernd Lange, président de la Commission du commerce international du Parlement européen, a averti que cet accord pourrait compromettre la stabilité économique du bloc et la sécurité de l’emploi, le qualifiant de "insatisfaisant" et "nettement déséquilibré".
"Il s’agit d’un accord biaisé. De toute évidence, des concessions ont été faites qui sont difficiles à accepter", a-t-il dit dans un communiqué. Dans l’ensemble, il "contribuera à affaiblir le développement économique de l’UE et à nuire à son produit intérieur brut".
La ministre finlandaise des Finances, Riikka Purra, l’a aussi vivement critiqué, soulignant que bien que l’UE négocie dans une position plus faible, le texte signé semblait terriblement déséquilibré.
"Principal élément de l’accord, les Européens accepteraient donc des droits de 15% sur l’ensemble de leurs 532 milliards d’euros d’exportations aux Etats-Unis en 2024, renonçant aux rétorsions que cette entorse grossière au droit international permettait", a regretté l’économiste François Chimits, dans une tribune parue le 30 juillet dans le quotidien Le Monde.
L’accord conclu entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, "consacre un armistice qui entérine un déséquilibre dans les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Union européenne depuis avril", selon M. Chimits, ajoutant que "la crédibilité des Européens à défendre leurs intérêts, déjà peu fameuse, est sérieusement remise en cause".
"Cela ressemble un peu à une capitulation", a réagi Alberto Rizzi, analyste auprès du Conseil européen pour les affaires étrangères (ECFR). Le texte accepté par l’UE est "assez déséquilibré", a-t-il dit à l’AFP, y voyant là une "victoire politique pour Trump".
En France, plusieurs filières clés ont exprimé leur inquiétude. La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a estimé que "cette mesure pourrait entraîner une baisse d’un quart des exportations vers les Etats-Unis, soit une perte d’un milliard d’euros", mettant ainsi en péril près de 600.000 emplois directs et indirects dans la filière, selon un reportage du quotidien le Figaro.
"A Washington, un consensus bipartisan se renforce : l’Europe devient de plus en plus un acteur marginal, plombé par une croissance lente et une innovation insuffisante", a noté Georgina Wright, conseillère spéciale et chercheuse au German Marshall Fund of the United States, dans une tribune parue le 4 août dans le quotidien Les Echos.
"L’histoire est loin d’être terminée. Trump pourrait exiger davantage - ou renoncer complètement à l’accord. L’UE a encore le temps pour mettre en avant sa fermeté, mais elle devra se tenir prête à réagir : déclencher des représailles au moment opportun en se concentrant sur un impératif à plus long terme : celui de renforcer la compétitivité européenne", a-t-elle conclu.

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