Cette posture, dictée par des considérations partisanes plutôt que par une réelle volonté de compréhension, alimente des erreurs d’appréciation aux conséquences potentiellement désastreuses.
Le rapport de la commission d’enquête du Sénat belge en 1997, les excuses officielles de l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt au Rwanda, ainsi que les nombreuses prises de position antérieures auraient dû inciter la Belgique à adopter une attitude de réserve et de neutralité dans les conflits qui secouent cette région.
Pourtant, elle persiste à s’impliquer de manière partiale en prenant position contre le Rwanda et en faveur de la République Démocratique du Congo (RDC), sans une analyse approfondie des réalités contemporaines et des mutations des rapports de force régionaux. Une telle posture non seulement attise inutilement les tensions entre les communautés rwandaise et congolaise présentes en Belgique, mais elle témoigne aussi d’une lecture dépassée et erronée des dynamiques géopolitiques actuelles.
La décision de la Belgique semble guidée par des considérations démagogiques et opportunistes, privilégiant la RDC en raison de son poids démographique et territorial au détriment d’une appréciation nuancée et fondée sur les faits. Pourtant, la situation au Kivu est infiniment plus complexe que ne le laissent entendre les analyses superficielles véhiculées par certains cercles diplomatiques et médiatiques occidentaux.
Il est indéniable que la Rrépublique Démocratique du Congo porte une responsabilité majeure dans l’incapacité à garantir la sécurité et la protection de tous ses citoyens dans l’Est du pays. Le Rwanda ne saurait être tenu pour responsable des déficiences structurelles d’un État qualifié de « failli ».
Dès lors, il est impératif de mettre un terme à l’activisme diplomatique maladroit du gouvernement belge, qui non seulement nuit aux intérêts de la Belgique, mais décrédibilise également sa parole sur la scène internationale.
Il est inconcevable qu’un État au passé colonial aussi lourd et aux responsabilités historiques avérées dans la région se permette d’adopter des positions aussi tranchées sans mesurer les implications à long terme.
Le Rwanda, aujourd’hui considéré comme l’un des États les mieux gérés d’Afrique, ne saurait être constamment présenté comme le bouc émissaire des défaillances structurelles de la RDC.
La diplomatie belge, au lieu de se cantonner à des schémas de pensée désuets, devrait prendre acte des transformations profondes intervenues dans la région des Grands Lacs. L’évolution des rapports de force, la montée en puissance d’acteurs régionaux autonomes, ainsi que la reconfiguration des alliances devraient inciter Bruxelles à adopter une politique étrangère plus pragmatique et équilibrée et non idéologique.
À défaut, elle continuera d’emprunter une voie erronée, en contradiction avec les réalités du terrain et au mépris des enjeux véritables. Il est temps pour la Belgique de cesser d’être à contre-courant de l’histoire et d’adopter une posture plus lucide et responsable face aux mutations géopolitiques en cours.
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