La RDC accuse des "forces étrangères" pour l’attaque de Bukavu, sur fond d’accusations de dissimulation

Redigé par IGIHE
Le 28 février 2025 à 10:55

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a accusé des "forces étrangères" d’être à l’origine de l’attaque à la grenade perpétrée contre des civils dans la ville de Bukavu. Peu de temps auparavant, le président du M23, Bertrand Bisimwa, avait ceci-dit déclaré que les premières enquêtes indiquaient que les grenades utilisées provenaient de l’armée burundaise.

L’attaque, impliquant deux engins explosifs, a visé des civils qui assistaient à un rassemblement organisée par la coalition AFC/M23 sur la place publique connue sous le nom de "Place de l’Indépendance" à Bukavu, ce 27 février 2025.

"Le président Tshisekedi condamne fermement cette attaque terroriste menée par des forces étrangères présentes sur le sol congolais", a déclaré la présidence de la RDC.

Cependant, certains utilisateurs des réseaux sociaux ont perçu cette déclaration comme une tentative de tromper l’opinion publique, d’autant plus que des éléments de preuve suggèrent une possible implication du gouvernement de Kinshasa dans l’attaque.

Le porte-parole de l’AFC/M23, Lawrence Kanyuka, a affirmé que l’attaque avait été orchestrée sur ordre direct du gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, et exécutée selon les instructions du président Tshisekedi. Il a également précisé que plusieurs personnes, y compris les assaillants, avaient perdu la vie lors de l’incident.

Kanyuka a ajouté que, le 26 février 2025, Purusi avait diffusé des messages menaçants sur les réseaux sociaux, renforçant ainsi les soupçons quant à l’existence d’un plan supposé du président Tshisekedi visant à prendre pour cible des civils à Bukavu.

L’un de ces messages aurait annoncé que le 27 février serait une "journée historique", suggérant que des membres de la milice Wazalendo prévoyaient d’assassiner le leader de l’AFC, Corneille Nangaa, lors de la réunion à Bukavu.

De son côté, le président du M23, Bertrand Bisimwa, a réaffirmé que leur enquête initiale confirmait que les grenades utilisées dans l’attaque provenaient des forces burundaises opérant dans l’est de la RDC.

Des rapports diffusés sur les réseaux sociaux suggèrent que des individus, tant au Burundi qu’en RDC, avaient lancé des avertissements sur l’attaque, semblant disposer d’informations sur son stade avancé de planification.

Selon ces sources, l’objectif était d’assassiner Corneille Nangaa ainsi que d’autres figures clés afin de déstabiliser la coalition AFC et de semer la peur parmi les civils. La population, qui semble entretenir une coexistence pacifique avec le M23, s’étaient réunis en grand nombre pour assister au rassemblement.

Il est également avancé que le gouvernement congolais aurait tenté d’exploiter cette attaque pour contrecarrer les récits affirmant une amélioration des conditions de vie dans les zones sous contrôle du M23, d’autant que de nombreux habitants témoignent d’une sécurité renforcée depuis la prise de Goma et Bukavu par le mouvement rebelle.

L’AFC/M23 a annoncé avoir arrêté deux individus liés à l’attaque et être activement à la recherche d’autres suspects. Le groupe a également déclaré avoir mis en place de nouvelles mesures visant à renforcer la sécurité des civils.

La population, qui semble entretenir une coexistence pacifique avec le M23, s’étaient réunis en grand nombre pour assister au rassemblement
Kinshasa aurait voulu exploité l’attaque pour contredire les récits sur l’amélioration des conditions de vie sous le M23
Selon Lawrence Kanyuka, l'attaque a été ordonnée par le gouverneur Purusi et exécutée sur instruction du président Tshisekedi

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité