Urgent

La RDC signe la paix le matin et bombarde le soir

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 octobre 2025 à 05:51

Alors que ses émissaires paradent dans les salons feutrés de Doha et de Washington, drapés du langage de la paix et de la diplomatie, le régime de Félix Tshisekedi poursuit, dans l’Est de la République démocratique du Congo, une campagne de violence indiscriminée contre les populations civiles.

Cette duplicité, désormais flagrante, révèle la véritable nature d’un pouvoir plus soucieux de son image internationale que de la vie de ses citoyens, et prêt à piétiner les engagements les plus solennels pour préserver une illusion de puissance.

Les 21 et 22 octobre 2025, tandis que les discussions de la Joint Security Coordination Mechanism se poursuivaient dans la capitale américaine, les villages de Nyarushamba et de Kashebere, dans les territoires de Masisi et de Walikale, étaient la cible de bombardements massifs menés par les Forces armées congolaises.

Ces attaques, survenues en pleine période de négociation, constituent une violation manifeste du cessez-le-feu permanent signé le 19 juillet 2025 à Doha entre Kinshasa et l’Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23), sous la médiation du Qatar. En frappant pendant qu’il signe, en détruisant pendant qu’il discute, le régime Tshisekedi se place hors du champ de la bonne foi et de la légalité internationale.

Un régime coutumier de la trahison et du parjure

Ce n’est pas la première fois que Kinshasa foule aux pieds les accords qu’il a lui-même paraphés. À maintes reprises, le pouvoir congolais a violé les cessez-le-feu successifs, tout en intensifiant le recrutement de milices supplétives et de mercenaires étrangers.

Sous couvert de défense nationale, il a armé et soutenu les groupes dits Wazalendo ainsi que les éléments des FDLR, organisation pourtant classée terroriste et responsable de crimes abominables dans la région. Ce recours cynique à des forces irrégulières, combiné à la guerre psychologique menée contre les civils, traduit la faillite morale d’un régime qui, ne pouvant vaincre sur le terrain militaire et diplomatique, choisit la brutalité comme ultime langage politique.

Le point deux de la Déclaration de Doha, pourtant limpide, engage les parties à « un cessez-le-feu permanent » et interdit formellement toute attaque « aérienne, terrestre, maritime ou lacustre ». Mais pour le pouvoir de Kinshasa, les accords internationaux semblent n’être que des oripeaux commodes : on les signe à la lumière des caméras, puis on les renie dans la pénombre des collines.

Un État défaillant, une guerre sans cause

À court de légitimité, affaibli par des scandales de corruption, incapable d’améliorer le sort de son peuple, le régime Tshisekedi s’est enfermé dans une logique de guerre pour masquer son impuissance.

Derrière les drones importés et la rhétorique belliqueuse, il ne reste qu’un État défaillant, en quête de diversion.

La RDC, immense et meurtrie, se voit ainsi gouvernée non par la raison d’État, mais par la peur et la démagogie. Le pouvoir s’accroche à la fiction d’une victoire militaire impossible, pendant que des familles entières fuient sous les bombes, que des villages s’effacent de la carte, et que le peuple, épuisé, perd foi en ses institutions.

Un mouvement de paix trahi et défié

Face à cette escalade, l’Alliance Fleuve Congo/M23, engagée dans une démarche de dialogue et de réconciliation a dénoncé les attaques du 21 et 22 octobre comme une trahison délibérée du processus de Doha. Son porte-parole, Laurence Kanyuka, a rappelé avec fermeté que « pendant que nous tendons la main pour la paix, Kinshasa bombarde notre peuple ».

Cette déclaration sonne comme un constat amer : la paix ne peut exister là où la parole donnée n’a plus de valeur.

Quand la paix est trahie, la résistance devient un devoir

L’Histoire retiendra que le régime Tshisekedi, en prétendant négocier la paix à Doha et à Washington, semait en même temps la mort dans les collines du Nord-Kivu. Elle retiendra les noms des villages martyrs et des victimes anonymes, mais aussi celui d’un pouvoir qui, par cynisme et calcul, a préféré la guerre à la réconciliation.

Car lorsqu’un État renie ses engagements, arme des milices, bombarde ses propres citoyens et sabote les efforts diplomatiques, il abdique toute légitimité morale. Et quand la paix est trahie, la résistance cesse d’être un choix : elle devient un devoir sacré.

La paix véritable ne naît pas du mensonge ni de la duplicité, elle se bâtit sur la justice, la confiance et le respect de la parole donnée. Tant que Kinshasa refusera ces fondements, la RDC demeurera prisonnière de ses ombres, et la région des Grands Lacs, suspendue entre l’espérance et la désillusion.

L’AFC/M23, engagée dans une démarche de dialogue et de réconciliation a dénoncé les attaques du 21 et 22 octobre comme une trahison délibérée du processus de Doha

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