Le 7 novembre 2025, les autorités congolaises et rwandaises ont conjointement passé en revue les préparatifs des opérations militaires envisagées contre les FDLR et ont adopté un protocole d’exécution : volonté commune, disent-elles, d’en finir enfin avec la présence de ce groupe armé, l’un des plus anciens et des plus nocif par sa bestialité encore actifs dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« Remettre les armes, c’est une utopie », tonne le lieutenant-colonel Octavien Mutimura, porte-parole des FDLR-FOCA. Il récuse sans appel toute perspective de désarmement : « Il faut d’abord juger la cause de notre lutte. Nous nous battons pour assurer la protection et la dignité des réfugiés rwandais abandonnés. Abandonner les armes alors que les conditions ne sont pas réunies relève de l’utopie. »
On croirait à une plaisanterie de fort mauvais goût, si l’affaire n’était pas d’une gravité si manifeste. Loin de prêter à rire, elle suscite l’indignation la plus profonde, car ces individus ne sont point des acteurs d’une comédie absurde, mais bel et bien des otages, pris dans le tragique engrenage d’une situation inhumaine et non des réfugiés.
Face à la menace d’une opération conjointe, son discours se veut inflexible : « Quand on est en plein embrasement, on ne peut craindre d’être attaqué. Nous sommes, affirme-t-il, parmi les cibles de Kigali. Nous résisterons jusqu’à ce que Kigali consente à un dialogue inter-rwandais et à un retour des réfugiés dans des conditions dignes. »
Les FDLR ajoutent que leurs positions subiraient des attaques attribuées à l’AFC/M23 : « Nous opérons dans les zones des combats. L’AFC/M23 nous assaille et met en péril nos réfugiés. Nous n’avons d’autre choix que de les protéger », soutient Octavien Mutimura.
Sur un plan distinct, les opérations de rapatriement se poursuivent sous la coordination du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le 21 octobre, 277 Rwandais ont franchi la frontière à Rubavu en provenance de l’Est de la RDC ; en août, 532 personnes soit 168 familles avaient déjà regagné le Rwanda.
Au total, plus de 800 personnes ont opté pour le retour volontaire en l’espace de trois mois, selon les chiffres du HCR. Parallèlement, le Rwanda poursuit son programme de démobilisation et de réinsertion : le 7 novembre, la 76e phase du dispositif a été lancée au centre de Mutobo, à Musanze, accueillant 156 anciens FDLR et miliciens affiliés pour une formation de trois mois axée sur la réinsertion, la discipline et l’éducation civique.
Quoi qu’il en soit, le glas semble sonner pour les FDLR. Les tentatives de légitimation politique ou humanitaire de leurs protecteurs, qu’ils soient déclarés ou tapis dans l’ombre, perdent chaque jour davantage de crédibilité.
Il serait pour le moins téméraire de plaider aujourd’hui en faveur d’un « dialogue » lorsque le mouvement porte en son sein l’idéologie génocidaire qui a tant fait de victimes et de ruines ; nul ne saurait sérieusement soutenir qu’une négociation soit l’issue souhaitable tant que subsisteront les principes et les acteurs qui ont incarné cette barbarie.














AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!