Une telle frénésie diplomatique, en apparence anodine, révèle en réalité l’incapacité d’un régime à faire face aux défis internes qui minent sa légitimité. En RDC, les crises politiques, sécuritaires et diplomatiques qui s’accumulent traduisent un affaiblissement du lien entre le pouvoir et son peuple, le premier cherchant désespérément à compenser sa fragilité intérieure par des soutiens extérieurs.
Ces déplacements incessants, loin d’être un signe de leadership, témoignent plutôt d’un régime en quête d’oxygène, incapable de répondre aux attentes pressantes de ses citoyens.
Plus inquiétant encore, ces alliances internationales, souvent brandies comme des gages de stabilité, s’avèrent de plus en plus fragiles. Les partenaires étrangers, eux-mêmes préoccupés par leurs propres intérêts, hésitent à s’associer durablement à un pouvoir chancelant, créant un cercle vicieux d’isolement et de méfiance.
Ce tableau illustre un pouvoir en perte de vitesse, davantage préoccupé par sa survie que par la résolution des crises qui gangrènent le pays. Au lieu de mobiliser les ressources pour répondre aux urgences nationales, il s’embarque dans des démarches vaines, espérant que des appuis extérieurs viendront compenser son échec à garantir la paix, la sécurité et la confiance au sein de ses frontières.
La rencontre de deux heures à l’aéroport de Bujumbura ce dimanche entre le Président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) et son homologue burundais Evariste Ndayishimiye s’inscrit dans une dynamique complexe de réalignement idéologique et stratégique.
Ces échanges, bien que brefs, soulèvent des interrogations majeures sur les alliances établies par ces deux Présidents, notamment celles perçues comme "contre nature".
Depuis plusieurs années, la région des Grands Lacs est le théâtre d’une instabilité chronique, alimentée par des groupes armés, des intérêts économiques divergents et des tensions interétatiques.
L’un des acteurs majeurs de cette instabilité est le mouvement terroriste et génocidaire FDLR, soutenu par le gouvernement congolais.
Parallèlement, la présence de troupes burundaises au Nord-Kivu reflète un engagement direct du Burundi dans la crise congolaise. Cependant, derrière ces initiatives officielles, des alliances idéologiques et militaires controversées se profilent, notamment avec les FDLR et les FLN de Paul Rusesabagina.
Ces deux entités partagent une opposition farouche au Rwanda et sont considérées comme des menaces existentielles par Kigali.
Dans ce contexte, une alliance entre un gouvernement et un groupe armé génocidaire est qualifiée de contre nature, car elle va à l’encontre des principes fondamentaux de justice et de respect des droits de l’homme. Dans le cas présent, l’alliance entre la RDC, le Burundi, les FDLR et les FLN illustre ce type de partenariat controversé. Ces alliances soulèvent plusieurs questions éthiques et stratégiques.
Plutôt que de contribuer à la stabilisation, les alliances entre États et groupes armés alimentent une spirale infernale d’instabilité et de violence. Ces collaborations renforcent les capacités militaires des factions armées, rendant leur désarmement encore plus difficile, et exacerbent les rivalités politiques et économiques dans les zones concernées.
Le soutien à certaines milices a non seulement prolongé les conflits, mais a également entraîné des cycles de représailles, faisant des populations civiles les premières victimes. Ces alliances incitent aussi d’autres acteurs à s’armer, intensifiant ainsi la militarisation des régions déjà fragilisées.
Les conflits deviennent alors un terreau fertile pour l’exploitation des ressources naturelles par des acteurs locaux et nationaux renforçant l’économie de guerre et rendant toute paix durable presque impossible. Les alliances avec ces groupes armés ne font qu’enraciner les conflits, compromettant non seulement la sécurité locale, mais aussi les efforts internationaux de médiation et de développement.
Ainsi, loin de résoudre les crises, ces pratiques contribuent à les pérenniser, plaçant les États au centre d’une instabilité qu’ils prétendent vouloir combattre.
Les conséquences de ces coalitions dépassent largement le cadre immédiat des relations bilatérales. Les groupes armés trouvent un nouveau souffle grâce à ces alliances, ce qui complique davantage les efforts de paix.
Les populations civiles, prises en étau, subissent les exactions des groupes armés, l’insécurité alimentaire et les déplacements forcés.
La rencontre entre Tshisekedi et Ndayishimiye illustre les complexités des relations interétatiques dans les Grands Lacs. Si ces alliances offrent des gains à court terme, leurs conséquences à long terme sont dévastatrices pour la stabilité régionale.
Il est donc urgent de redéfinir les paramètres de la coopération en Afrique centrale pour construire une paix durable et résiliente.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!