Cette déclaration a été faite lors d’un entretien avec Pacis TV et Kinyamateka le 25 novembre 2024, après une messe célébrée à la chapelle Saint-Paul de Kigali.

Le Cardinal Ambongo séjourne au Rwanda pour participer à une réunion du Comité permanent du SCEAM, organisée en prélude à l’Assemblée générale prévue à Kigali l’année prochaine.

Le Cardinal a souligné que, malgré les tensions politiques entre ces nations, leurs populations et les Églises continuent de coexister pacifiquement. Il a précisé que les conflits se limitent au domaine politique, tandis que les relations sociales et ecclésiales restent solides.

Il a déclaré : « Ce que nous constatons en tant qu’Église, c’est que les populations du Rwanda, du Burundi et de la RDC n’ont aucun différend entre elles. En tant que pasteurs, notre mission est de rappeler que les citoyens de ces trois pays ont besoin de paix. Nous appelons les dirigeants à œuvrer pour une paix durable, afin que leurs peuples puissent vivre en sécurité et vaquer librement à leurs activités. »

Reconnaissant les limites de l’Église catholique dans la résolution des conflits politiques, le Cardinal Ambongo a néanmoins affirmé son rôle prophétique.

Il a expliqué : « L’Église n’a pas le pouvoir de résoudre les différends politiques entre ces nations. Mais elle a la mission de prophétiser, d’interpeller les dirigeants. Malheureusement, il semble qu’ils ne nous écoutent pas. Nous sommes comme le prophète Isaïe, semant dans le désert. Toutefois, nous gardons espoir que les graines semées aujourd’hui porteront leurs fruits un jour. »

Le Cardinal a également mis en lumière l’exemple d’unité et de collaboration offert par l’Église catholique dans ces pays. « Si, au niveau de l’Église, nous sommes capables de nous réunir et de dialoguer fraternellement, pourquoi cela ne serait-il pas possible au niveau politique ? », a-t-il questionné.

Les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) se sont gravement détériorées en 2022, avec la reprise des opérations militaires du groupe rebelle M23 dans la province du Nord-Kivu. Ce mouvement affirme intervenir pour défendre une partie de la population victime de persécutions. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, des allégations que Kigali a fermement démenties. De son côté, le Rwanda reproche à Kinshasa de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile à Kigali et composé, entre autres, d’anciens militaires et miliciens rwandais ayant participé au génocide contre les Tutsi en 1994.

Les tensions entre le Rwanda et le Burundi se sont également intensifiées en décembre 2023, chaque pays accusant l’autre de déstabiliser sa sécurité nationale.

Le Cardinal Ambongo a réitéré son appel aux dirigeants des trois pays à se rencontrer pour engager un dialogue sincère et résoudre leurs différends.

Il a exhorté les responsables politiques à s’inspirer de l’exemple de l’Église pour promouvoir une cohabitation pacifique et garantir la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le Cardinal Ambongo a déclaré que si les dirigeants de l'Église dans la région peuvent se réunir et dialoguer, les politiciens devraient en faire de même